9 nov. 2006

MANDELA LE GRAND

Nelson: la conscience du Monde

"La mort a ceci de bon: qu'elle réconcilie les pires ennemis."
Cette formule de François COPPEE, sonne crûment ces jours-ci, au moment où la communauté noire d'Afrique du sud semble "pardonner" à Pieter Willem Botha ses agissements aux pires moments de l'Apartheid. Pieter Willem Botha, président de l'Afrique du Sud pendant les années 1980, les plus dures du régime ségrégationniste de l'Apartheid, est en effet, décédé le 31 octobre, à l'âge de 90 ans. Le "Groot Krokodil" ("Grand crocodile" en afrikaans), en raison de ses positions tranchées sur la politique séparée des races, qui n'a jamais demandé pardon, même au moment de la tenue des travaux de la Commission Vérité et Réconciliation (dirigée par le Révérend Desmond Tutu), tombe sous le coup du jugement de l'histoire.


L'enseignement de cette formule est administré à l'humanité entière, par Thabo Mbeki, le successeur de Nelson Mandela, qui a adressé officiellement ses condoléances à la famille de l'ancien président Peter W Botha.

C'est l'occasion de rendre hommage à son successeur FW de Klerk qui a piloté la transition politique, notamment l'élection multi-raciale de 1994 qui a mis fin à l'Apartheid et a vu la consécration de Nelson Mandela comme premier président noir de l'Afrique du sud. Adieu la rancune accumulée à Robben Island, idem pour toutes les victimes de Soweto. Vive le pardon et l'espérance en un avenir commun! Maganime et sage, tel paraît Mandela.

Mandela ambassadeur et superstar
Les deux prix Nobel de la Paix (de Klerk et Mandela) demeurent une fierté pour la nation Arc-en-ciel. Mandela émerge du lot et monte au Panthéon des grands hommes à l'image de Ghandi, Martin Luther King ou de Gaulle, comme un patrimoine mondial partagé.


Son noble combat (voire l'article du journal Le Monde en cliquant sur le lien en bas), il le poursuit inexorablement: lutte contre toutes les formes d'injustice, instauration de l'éthique politique en vue de la bonne gouvernance.

Prix Nobel de la paix en 1993, président de la République d'Afrique du Sud de 1994 à 1999, Mandela vient d'être nommé Ambassadeur de la conscience par Amnesty International. Une distinction qui honore l’homme et contribue à renforcer l’idée qu' en plus de son destin exceptionnel, Madiba est déjà une icône vivante, son héritage, du coup, restera immortel.


http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-831719,0.html
http://www.nelsonmandela.org/

8 nov. 2006

ALEX HOSPITALIERE ET CONVIVIALE

LEGENDAIRE HOSPITALITE

Je marche le long de la corniche du quartier Miami d'Alexandrie, rue Ibrahim Askandar. Je dévisage les passants. Ici, c'est un mélange extraordinaire de races et de peuples: des plus blancs (leucodermes) aux noirs soudanais (mélanodermes) en passant par des métissages réussis. Des types slaves aux profils négroïdes côtoyant des basanés éthiopiens, quel melting-pot!

J'imagine, scrutant l'horizon, loin derrière la Méditerranée, les jeunes voyageurs embarqués dans des navires de luxe, venant du nord, enthousiastes à l'idée de visiter la ville de leurs rêves: la belle Alexandrie. Je pense confus, aux jeunes, partant d'Afrique, qui affrontent, dans des embarcations de fortune, cette houle - ou squattent les trains d'atterrissage d'avions- au péril de leur vie. Triste comparaison!


En face de la mer, des bâtiments, aux façades lézardées par la morsure du terrible vent marin, donnent une sympathique note "archéo" à la ville. Plus à l'intérieur du quartier, le bazar grouille et du fond des boutiques, s'échappent des effluves d'encens bienfaiteurs.

Sympathiques, les Alexandrins, sont d'un commerce agréable et sont heureux de l'entendre. Le chauffeur de taxi le reçoit comme un compliment en même temps que les 5 livres, prix de sa course. Le cocher du carrosse et le photographe des jardins publics, s'en réjouissent en comptant leur dû. Le vieil ébéniste en rit à gorge déployée, en affirmant qu'il "parle français comme les oiseaux!" Et oui, formule amusante qui signifie « parler français comme les Parisiens. »

Au bout de deux mois, j'ai été adopté par une famille égyptienne: un mari ingénieur, aux gestes raffinés, une épouse présentatrice- vedette de la télévision locale avec leurs deux charmants enfants (un garçon et une fille). Ils vivent dans leur propre maison avec des meubles venus du Pakistan, héritage d’un ancêtre amiral, de somptueux tapis d’orient, des candélabres et des couverts d’argenterie rares.
Notre dîner d’adieu fut agréable et notre séparation s'est passée avec beaucoup d'émotion.

Désormais à Alexandrie, je suis chez moi. Alex, ville hospitalière, captive totalement: j'en garde personnellement un excellent et impérissable souvenir.