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7 avr. 2008

La flambée des prix menace la sécurité alimentaire... lire dans SIDWAYA
La sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l'Ouest est menacée par les entraves aux échanges régionaux et la flambée des prix des denrées alimentaires au niveau mondial.
La flambée des prix constitue une menace pour la stabilité des pays de la sous région.
Des céréales comme le fonio voient leurs prix augmenter à cause du mauvais fonctionnement du marché.
La production céréalière brute prévisionnelle 2007-2008 révisée pour l'ensemble des pays du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest, excepté le Liberia, se chiffre à 48 066 000 tonnes contre 49 121 000 tonnes en 2006/2007. Cependant, cette production est inégalement répartie entre et à l'intérieur des pays, avec des déficits importants au Sénégal, au Cap-Vert, en Gambie et à l'extrême Nord du Nigeria et du Ghana. Par ailleurs, les mauvaises productions de maïs ont été confirmées dans la sous-région. Les actions engagées par les Etats pour augmenter la disponibilité céréalière à travers les cultures de contre-saison et de décrue, auront certainement des effets localisés sur l'offre alimentaire. Cependant, le niveau de production attendu aura une capacité limitée pour combler les baisses constatées durant la campagne pluviale 2007-2008. La présente campagne a été marquée par un accroissement de la production de niébé, de tubercules et de légumes, qui pourraient améliorer l'alimentation des populations. Il convient de souligner que cette légère baisse des productions en 2007-2008 fait suite à deux bonnes années de productions qui avaient permis aux producteurs, aux commerçants et aux pouvoirs publics dans certains pays de reconstituer leurs stocks. Le niveau de ces stocks n'est pas réellement connu. Mais de l'avis des acteurs des marchés, les gros producteurs du Nigeria et les commerçants grossistes au Mali, Bénin, Burkina Faso, Niger et Nigeria détiendraient d'importants stocks, qui une fois libérés pourraient significativement améliorer l'approvisionnement dans les marchés. Mis à part le cas du maïs et dans une moindre mesure le sorgho, les productions des autres denrées (mil, niébé, tubercules et produits dérivés) sont globalement suffisantes pour assurer une alimentation acceptable des populations. Toutefois, les marchés doivent fonctionner normalement et ce n'est pas le cas notamment au niveau des flux commerciaux. La situation pastorale est satisfaisante dans la région avec des prix du bétail qui se maintiennent à un niveau meilleur sur les marchés que l'année dernière et des termes d'échange encore en faveur des éleveurs. Toutefois, suite à la montée des prix dans certains pays, on signale une augmentation de l'offre des petits ruminants, ce qui pourrait les mois prochains se traduire par une baisse des prix et des pertes de revenus pour les éleveurs. Les situations alimentaires et nutritionnelles présentées par les pays et complétées par les informations issues des missions conjointes d'évaluation des marchés et des flux transfrontaliers indiquent que les prix pratiqués ont des évolutions variées selon les produits et les zones. C'est ainsi qu'on note actuellement trois grandes zones d'évolution au Sahel et en Afrique de l'Ouest : - Dans la partie est (Niger, Nigeria, Tchad et Bénin), la situation est marquée par un important déficit en céréales au Nord Nigeria et une forte demande des industries agroalimentaires. Les prix des céréales accusent une forte hausse qui commence à affecter l'accès aux aliments particulièrement au Niger et au Nigeria ; - Dans la partie centrale (Burkina Faso, Mali, Ghana, Togo et Côte d'ivoire), les prix évoluent normalement concernant les céréales sèches avec toutefois des hausses significatives pour le riz à cause essentiellement du contexte international ; - Dans la partie ouest (Sénégal, Mauritanie, Guinée Bissau, Gambie, Cap-Vert), on assiste à une hausse modérée des prix des céréales sèches et de fortes hausses des prix des denrées importées. Dans ces pays, plus dépendants des importations du riz et du blé, les difficultés d'approvisionnement et d'accès menacent déjà la sécurité alimentaire des ménages. Si la hausse des prix des céréales importées se justifie par le contexte du marché mondial, par contre celle des céréales sèches se justifie en grande partie par le mauvais fonctionnement des marchés. Ce dernier est exacerbé par les mesures entravant la libre circulation des céréales et aussi une spéculation au niveau des marchés.
Présentement, la situation alimentaire est globalement satisfaisante dans la zone centre de la sous-région. Mais elle reste préoccupante dans certaines zones du Niger, de la Gambie, à l'extrême nord du Nigeria, au nord-est de la Guinée Bissau, au sud-est de la Mauritanie, au Sénégal, au Cap-Vert, dans les centres urbains et dans les zones structurellement déficitaires. Dans d'autres zones de certains pays, la situation alimentaire reste fragile à cause de l'insécurité.
En ce qui concerne la situation nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l'Ouest, elle montre d'ores et déjà des tendances préoccupantes qui doivent appeler à un renforcement des actions nutritionnelles. Par voie de conséquence, il est important d'améliorer l'accès pour les populations vulnérables à des denrées alimentaires diversifiées dans les court, moyen et long termes.

La flambée des prix est entrain d’anéantir les efforts des paysans africains.
La production du maïs accuse des insuffisances dommageables pour une alimentation acceptable des populations.
La situation alimentaire et nutritionnelle peut se détériorer davantage les mois prochains si le fonctionnement des marchés et l'accès aux denrées alimentaires ne sont pas améliorés. Une hausse généralisée des prix et des difficultés d'approvisionnement en céréales sont à craindre particulièrement pendant la période de soudure. Ce risque est d'autant plus réel que les stocks institutionnels (stocks nationaux de sécurité alimentaire, stocks d'intervention) et communautaires, bien que relativement importants ne seront pas en mesure de répondre à toutes les sollicitations.
Compte tenu de tout ce qui précède, il est recommandé :Aux Etats :
* De respecter la libre circulation des biens et des personnes, notamment des produits alimentaires, conformément aux textes réglementaires des Organisations d'intégration sous régionale ; *D'engager des concertations régulières avec les acteurs du marché pour assurer un approvisionnement régulier en céréales ; *D'améliorer les conditions d'importations de céréales et autres produits alimentaires dans la zone avec abaissement ou suppression des taxes à l'importation et ouverture de lignes de crédit à l'importation ; * De procéder à des ouvertures ciblées des stocks publics dans les zones où les prix sont les plus élevés tout en évitant de les épuiser avant la période de soudure ; * De renforcer les actions d'atténuation des crises alimentaires : cash for work, food for work, ventes à prix modérés, aide d'urgence ciblée, etc., dans les zones d'insécurité alimentaire pendant la période de soudure ; * De renforcer les actions de prévention et de prise en charge des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes malnutries dans les zones à risque ; * D'assurer un approvisionnement adéquat en semences de qualité et en engrais aux producteurs céréaliers de la sous-région ; * De renforcer le crédit agricole notamment dans les grands bassins de production.
Aux systèmes d'alerte précoce nationaux et régionaux
* De faire une mise à jour régulière de l'évolution de la situation alimentaire et nutritionnelle et d'en informer les décideurs ; * De renforcer le suivi des marchés, la concertation avec les décideurs et les commerçants au niveau national et régional.
A la CEDEAO et l'UEMOA
* D'engager des concertations rapides pour la levée des entraves actuelles au commerce régional ; * De veiller au respect de la libre circulation des personnes et des biens dans les espaces communautaires.
Aux partenaires techniques et financiers
* D'appuyer la mise à niveau des stocks de sécurité alimentaire ; * D'accompagner les Etats et les populations dans leurs efforts de lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Source : CILSS/CEDEAO/ONU

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