15 mai 2008

LES VIGIES EN ALERTE

Périls écologiques LES VIGIES EN ALERTE: sur L'ESSOR : Quotidien National d'Information du Mali
Organisés en réseau, les journalistes africains veulent contribuer à faire prendre à bras-le-corps la problématique de l'environnement
Le Premier ministre Modibo Sidibé a présidé hier dans la salle de conférence Balla Moussa Kéita du Centre international des conférences de Bamako, la cérémonie d'ouverture de la conférence internationale des journalistes africains de l'environnement. C'était en présence du ministre l'Environnement et de l'Assainissement, Agatham Ag Alassane, du ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, des représentants des partenaires techniques et financiers, des directions techniques et des ONG et associations évoluant dans le domaine de l'environnement.Cette réunion, la troisième organisée par le Réseau africain des journalistes de l'environnement (ANEJ de son sigle anglais) après celles de Kigali et Nouakchott, est destinée, selon son président, le Mauritanien Sidi El Moctar Ould Cheiguer, à amener les gouvernements à une plus large prise de conscience de la problématique environnementale.
SAMEDI, LA BIRMANIE ... "Il ne se passe pas de semaine sans que l'humanité n'enregistre des catastrophes d'une ampleur inégalée. Il y a quelques années, on se rappelle du tsunami qui a frappé les pays de l'Asie du sud-est. Le cyclone Katrina a ravagé la Louisiane aux États-Unis et samedi dernier c'était le tour de la Birmanie d'être touchée par le cyclone Nargis qui a causé des dégâts importants et des pertes en vies humaines", a énuméré Sidi El Moctar Cheiguer. "Tous ces phénomènes sont causés par la dérégulation du climat. La vie sur terre n'a jamais été aussi menacée. L'Afrique est plus que jamais vulnérable et elle est la laissé-pour-compte de la détérioration de l'écosystème", a constaté le président de l'ANEJ.Organisée à l'intention des journalistes africains, cette conférence est appelée à sensibiliser, éduquer et faire prendre à bras-le-corps la problématique de l'environnement. Elle doit aboutir à l'appel de Bamako, a indiqué Sidi El Moctar Cheiguer.A sa suite, le Dr Grell Hermann, chef de file des partenaires techniques et financiers et représentant de la coopération allemande au Mali, la GTZ, a salué une initiative qui s'inscrit, selon lui, dans le cadre de la politique du ministère en charge de l'environnement. Évoquant les risques du changement climatique sur l'avenir de l'humanité, le chef de la délégation de l'Union européenne au Mali Jacomo Durazzo s'est interrogé sur la qualité de l'eau et de l'air que la génération actuelle léguera à ses descendants. La pollution de l'eau et de l'air, a-t-il souligné, imposent des actions urgentes en vue de laisser un environnement vivable aux générations futures.Le ministre de l'Environnement et de l'Assainissement, Agatham Ag Alassane, a jugé que l'environnement devait s'inviter aux débats car il concerne la presque totalité des secteurs de développement socio-économique et culturel. Notre économie, commentera-t-il, repose essentiellement sur l'exploitation des ressources naturelles qui constituent ainsi un patrimoine économique. Notre territoire recèle 1700 espèces de plantes ligneuses, 640 espèces d'oiseaux, 70 espèces de grands mammifères et 140 espèces de poissons dont la grande majorité est rare ou endémique. "Ce patrimoine mérite d'être sauvegardé. Ainsi, l'environnement interpelle chaque jour notre cadre de vie", a souligné Agatham Ag Alassane en relevant combien les concentrations humaines et les activités économiques engendraient de pollutions et de nuisances qui portent atteinte à la qualité de la vie et à celle des eaux souterraines, des sols et des fleuves.
MENACE SANS FRONTIERE. Afin de contrer les périls écologiques, la politique nationale environnementale se développe le long de cinq grands axes dont le premier est la gestion des ressources naturelles dans une perspective de développement durable. Le deuxième axe touche à la promotion et à l'optimisation de la prise en compte de l'environnement dans les politiques sectorielles du développement rural, de l'eau, des mines et des énergies renouvelables. Le troisième axe vise l'amélioration du cadre de vie, de la qualité de la vie et du bien-être des populations. Le quatrième chemin suit le développement de l'ensemble des mesures d'accompagnement et de consolidation de la politique et des actions menées en matière d'environnement. Le cinquième objectif concerne le renforcement de la place de l'environnement dans le contexte institutionnel national et sa prise en compte dans les mécanismes de planification et de financement.Le ministre de l'Environnement et de l'Assainissement a également évoqué la lettre d'objectifs qui fixe les orientations de son département. Cette lettre est considérée comme le premier acte du processus de préparation d'assises nationales qui réuniront les professionnels de l'environnement et leurs partenaires pour discuter de la gestion de l'environnement et du développement durable au Mali.Le Premier ministre Modibo Sidibé a, lui aussi, constaté que la présente conférence se tient dans un contexte marqué par une prise de conscience accrue des dangers que font planer sur le monde les changements climatiques. Désormais, tout le monde doit comprendre que cette menace est réelle et sans frontière. Car l'Afrique sans être responsable des changements climatiques est sans doute le continent qui paiera le prix fort des conséquences de ces dérèglements. "Aussi est-il indispensable que se développe et se structure une réponse africaine sur ces thématiques environnementales pour faire entendre dans les foras internationaux la voix de l'Afrique et définir ses positions", a préconisé le chef du gouvernement avant de rappeler que la conférence de Bamako se tient quelques jours après le sommet des chefs d'État et de gouvernement sur le fleuve Niger à Niamey.Modibo Sidibé a réitéré la disponibilité de notre pays à accompagner le Réseau africain des journalistes de l'environnement dans ses efforts et initiatives pour la promotion des politiques nationales pour un développement durable et une gestion rationnelle des ressources et pour un véritable changement de comportement des populations.
M. COULIBALY l'Essor n°16190 du - 2008-05-06

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