Poussés hors du Maghreb par le succès de la coopération étroite entre les services de

L’enquête de Franck Cognard (4'33")
Ils ne sont pas encore vraiment sur les dents, mais les services français de renseignement portent une attention de plus en plus soutenue à l’arc sub-saharien, qui va de la Mauritanie à la Somalie ( voir la carte ci-contre ). C’est en effet au Sahel, en particulier au Niger et au Mali, que le berceau du terrorisme islamiste semble trouver refuge.
Que ce soit au Maroc, en Algérie ou même en Libye, la collaboration très étroite entre les différents services de renseignement permet d’avoir à présent une connaissance très fine des réseaux terroristes implantés dans ces zones. Que l’un de ses membres bouge le petit doigt et tous les services sont mis au parfum, même si cela ne met pas à l’abri d’un acte isolé. Poussés hors du Maghreb, les mouvements djihadistes sont donc contraints d’émigrer plus au Sud. Et ils trouvent au Sahel une terre d’accueil idéale pour leurs bases arrière, à partir de laquelle ils peuvent mener des actions de terreur et se replier sans être inquiétés. Des zones de repli et d’approvisionnement "non contrôlées et incontrôlables", selon Anne Giudicelli, directrice du centre de renseignement Terrorisc, et qui pourraient devenir un jour des bases opérationnelles.
Anne Giudicelli, directrice du cabinet d’analyse Terrorisc (5'21")
Terrorisme et crime organisé
Cette zone n’est en effet pas à la pointe de la lutte contre la délinquance, les trafics en tous genres et, à fortiori, le terrorisme. Au Mali par exemple, les services travaillent sur des cartes de France datant de… 1952. Plus à l’Est, les succès récents enregistrés par les milices islamistes de Mogadiscio font de la Somalie une destination alternative pour les candidats à la guerre sainte, même si l’Afghanistan et le Pakistan ne sont pas tout à fait passés de mode.
Enfin, les organisations terroristes telles que le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat, transformé en branche d’Al Qaïda au Maghreb) profitent également sur place du développement récent du trafic de drogue et du crime organisé. Les mouvements de rébellion touaregs, animés par des populations particulièrement pauvres, ne rechignent pas à faire un peu de business avec les djihadistes. Trafic de cocaïne, d’êtres humains, d’arme… tout est bon pour faire de l’argent.
Jean Louis Bruguière, ancien magistrat antiterroriste, actuel représentant de l’Union Européenne auprès des USA (6'31")
Ce déplacement vers le Sahel de la menace terroriste est d’autant plus inquiétant que la France est une destination assez courue par les candidats à l’émigration des populations sub-sahariennes, en particulier maliennes. Un sommet sur la sécurité réunit dans quelques jours à Bamako (Mali) sept chefs d’Etats de la région.
Enquête et reportage : Franck Cognard Page web : Gilles Halais
Rapport du Département d'Etat américain
ONU, Comité contre le terrorisme
Programme anti-terroriste d'Interpol
Action de l'ONU contre le terrorisme
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