19 nov. 2008

Semaines sahariennes à Gérardmer

Semaines sahariennes à Gérardmer (Vosges) ICRA International - Actualités
Du 17 au 30 novembre, Jean-Pierre Valentin, vice président d'ICRA et spécialiste du monde saharien, proposera diverses animations (expositions, projections/débats, etc.) notamment sur la vie des caravaniers du désert, à la MCL de Gérardmer.
[18 Novembre 2008]
• Exposition de 27 photographies grand format (50x75) et de divers objets du quotidien des caravaniers • Repas africain le 20 novembre• Films/débats : le 27 novembre à 20h30, deux films, Sur la route des caravanes et Itinérances nigériennes seront présentés par Jean-Pierre Valentin, qui dédicacera à cette occasion ses deux derniers ouvrages, Ténéré, Avec les caravaniers du Niger et Le Murmure des dunes, Petit éloge du désert et de ceux qui y vivent, qui viennent de paraître aux éditions Transboréal Sur la route des caravannesDepuis la nuit des temps, des caravanes sillonnent le Sahara et accompagnent les pèlerins, les commerçants et les trafiquants au cœur de ses immensités inhospitalières… Que deviennent, à l’aube du XXIème siècle, ces files de dromadaires, ces expéditions hauturières qui arpentent inlassablement le désert ? Les Touaregs des monts de l’Aïr s’élancent dès l’automne pour de longs mois. À la suite d’un madougou, le maître de la caravane, qui connaît l’itinéraire, les chameliers kel ewey traversent le Ténéré en direction des salines et des palmeraies du Kaouar. Chargés de ballots de foin, les dromadaires chenillent dans les larges vallées avant d’affronter l’aveuglante lumière lors d’étapes interminables. À l’ouest de l’Adrar Madet, le puisard d’Ajioua signale le dernier repère, au pied du massif. Les provisions d’eau et de bois effectuées, les hommes – un pour dix bêtes – piquent plein est, via la falaise et le puits d’Achegour. Avant les premières lueurs et jusqu’à la nuit avancée, les files progressent, sans jamais s’arrêter. Il faut marcher, mener trois cents chameaux bâtés et atteindre l’autre rive avant que les provisions ne s’épuisent. Dans l’oasis d’Achenouma, les denrées transportées – blé, mil, oignons, tomates, piments rouges et fromages déshydratés – sont échangées contre des monceaux de dattes. Le troc domine, où deux types de mesure permettent les transactions entre éleveurs touaregs et sédentaires kanouris ou toubous. Pendant que sont confectionnés les contenants en fibres de palme, certains hommes dirigent une centaine de dromadaires vers Kalala, l’aire salifère qui jouxte le bourg de Bilma. Là, ils achètent les cônes et les galettes de sel gemme prisés des nomades du Sahel. Cette caravane, comme toutes celles qui persistent au Sahara, est une aventure commerciale d’envergure nécessaire à la survie de groupes humains importants. La taghlamt des Touaregs du Ténéré représente la première tranche, la plus fascinante, d’un itinéraire qui conduit ensuite les caravaniers vers les marchés et les champs du Soudan, en bordure de la frontière nigériane.... Itinérances nigériennesLes Toubous du massif du Djado, aux confins du désert nigérien, pratiquent l’échange caravanier au long cours. A certaines saisons, ce sont même les femmes, fines, nerveuses, poignard de bras bien visible, qui fréquentent crânement l’âpreté des sables, l’erg de Bilma. Dans ce chaos dunaire, il faut éviter la bascule des charges au fond des ravins de sable, redoubler de vigilance quand souffle le vent qui masque les reliefs… Ces équipées, bien souvent familiales, atteignent les marchés de Ngourti ou de Tasker et les rives du lac Tchad.Aux limites sud du désert, cernés par une steppe rabougrie, les nomades Wodaabe marchent devant leurs zébus et, dès la fin de l’hivernage, ils célèbrent la beauté lors de rassemblements festifs imposants. Imperturbables à la marche du temps, ils guident inlassablement leurs majestueux troupeaux aux limites des terres agricoles. Ce peuple est tout simplement fascinant ! Jean-Pierre Valentin a pleinement vécu ces caravanes, cette expérience d’exception du désert, malgré la difficulté liée en particulier aux tournages, comme la récompense ultime de ses pérégrinations sahariennes. “Depuis vingt-cinq ans, je parcours le Sahara et ses marges, tente de saisir au mieux les réalités quotidiennes des peuples nomades, essaie de témoigner de leur extraordinaire adaptation au milieu, de la modernité de certaines de leurs stratégies. Si la fascination naïve pouvait caractériser mes premiers séjours, le temps – je le souhaite du moins – m’aide à dépasser l’admiration béate et les conclusions trop hâtives…Loin de moi l’idée de louer “la beauté du mort” ! Le désert est vivant, fier de son passé, riche de peuples millénaires en route vers de nouveaux changements. Les bouleversements aujourd’hui sont inévitables et beaucoup sont déjà consommés. Les civilisations pastorales ne sont pas psychorigides, elles refusent simplement les inutiles renoncements, le ridicule du nivellement ambiant. Si l’homme nomade ne laisse pas de trace, il imprègne le paysage, le borne délicatement de sa présence. Le voyageur peut traverser le désert sans apercevoir l’ombre d’un éleveur. Ils sont pourtant là, et le simple fait de leur réalité permet de les imaginer, de les espérer, d’observer l’espace dépouillé de manière différente. ”
Plus d’informations sur ces documentaires sur le site de transboreal.fr
du lundi 17 novembre au dimanche 30 novembreMaison de la culture et des loisirs de Gérardmer1, boulevard de Saint-DiéGérardmer (88400)
Le site web de la MCL de Gérardmer Transboréal.fr

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