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1 juil. 2010

Sommet sur la Grande muraille Verte Un mur pour endiguer la désertification - Hebdomadaire d'information et de réflexion - Burkina-Faso - Bendré

Sommet sur la Grande muraille Verte Un mur pour endiguer la désertification - Hebdomadaire d'information et de réflexion - Burkina-Faso - Bendré
Le premier sommet sur le projet de mise en place de la grande muraille verte s’est tenu à N’Djamena au Tchad, le 17 juin 2010. Une occasion pour les chefs d’Etat et de gouvernements des onze pays concernés par ce projet, de mettre en place une agence panafricaine de la Grande muraille verte.

Etaient présents à cette
rencontre, les présidents Abdoulaye Wade du Sénégal, Ismaël Omar Gelleh de Djibouti, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi de Mauritanie et Idriss Deby Itno du Tchad. La Grande Muraille Verte (Gmv) est un projet qui vise à barrer la route à la dégradation des terres et à la pauvreté dans la région sahélo-saharienne. Elle se veut une bande de verdure large de 15 km environ reliant Dakar à Djibouti sur un tracé de plus de 7.100 km et traversera neufs pays dont le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Soudan, l’Erythrée et finira à Djibouti. Le projet prévoit la construction de quatre vingt bassins de rétention par pays traversé et l’introduction d’animaux sauvages dans la végétation qui sera ainsi formée.

Selon les chefs d’Etat, la Grande Muraille Verte est une réponse de l’Afrique, et particulièrement de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (Cen-Sad), au problème de la désertification. Elle se veut un programme de reboisement qui consiste à lutter contre l’avancée du désert. En termes d’opportunités pour les populations des pays traversés, celles-ci pourront exploiter les fruits des arbres. Elles pourront également développer le tourisme écologique et retrouver les surfaces cultivables perdues avec la désertification.
Les chefs d’Etat présents à N’Djaména ont échangé sur les différentes méthodes de mise en œuvre du projet. Ils se disent conscients de la grande sécheresse qui gagne de plus en plus de terrain au Sahara. Cette sécheresse décime les animaux. Après celle de 2005, la bande sahélienne est actuellement touchée par une grave crise alimentaire qui est la pire des 30 dernières années. Le désert colonise progressivement les terres fertiles.

Les chefs d’Etat ont suggéré la mise en place d’une unité de gestion dans chaque pays, au sein des ministères de l’environnement et de l’agriculture de chaque pays, car, estiment-ils, le combat contre la désertification est d’abord national, avant d’être sous-régional. Ils ont décidé de la création d’une agence panafricaine de la Grande muraille verte, à travers la signature d’une convention. Cette agence panafricaine devra permettre le démarrage prochain des travaux de la Grande muraille verte. Le sénégalais, Abdoulaye Dia occupe le poste de secrétaire exécutif. Quant au pays devant abriter le siège de cette agence, il sera désigné lors du prochain sommet prévu en 2012 à N’Djamena.

C’est en 2005 que l’idée du projet a vu le jour. Les pays d’Afrique subsaharienne, confrontés aux défis environnementaux dus aux changements climatiques et aux nombreux impacts de la désertification, décident de ce projet transcontinental. La bande devra se situer dans la zone sahélienne à l’isohyète comprise entre 100 et 400mm. La grande muraille sera, autant que possible, une bande continue mais pouvant prendre certains contours pour éviter des obstacles (cours d’eau, sols rocailleux, montagne et collines de roche) ou rejoindre des zones habitées. Selon le Président Idriss Deby Itno “La grande muraille verte est un projet conçu par les Africains pour les Africains et pour les générations futures. C’est une contribution de l’Afrique à la lutte contre le réchauffement climatique”. Il a souligné que l’édification de la grande muraille verte est le fruit de la prise de conscience par les Africains, depuis plus de 3 décennies, de l’ampleur du péril que représente le changement climatique et de la menace qu’elle représente pour les pays et les générations futures. « Si c’est un sacrifice pour les générations futures, il faut le consentir », a-t-il ajouté.
Pour le Président Wade du Sénégal, “le désert est un cancer qui progresse on doit le combattre. C’est pour cela que nous avons décidé ensemble de mener cette bataille titanesque”.”Avec la Grande muraille, nous avons en perspective l’arrêt du désert mais au-delà la colonisation du désert”, a-t-il assuré, concluant que “nous n’avons plus le droit de regarder impuissamment la destruction de l’Afrique”. La GMV devrait voir le jour d’ici 3 à 5 ans selon les pays.

Saisissant l’occasion de cette rencontre, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a, dans son nouveau cycle de quatre ans qui débute en juillet 2010, décidé de mettre à la disposition des pays/parties de la Grande muraille, une allocation qui varie entre 6,66 à 23,92 millions de dollars US dans les domaines des changements climatiques, de la biodiversité et de la dégradation des terres. Il appartiendra à ces pays, s’ils le veulent, d’affecter une partie ou la totalité de ces allocations à des projets nationaux dont les objectifs concourent à l’atteinte de ceux de la Grande Muraille Verte.

L’une des limites du sommet du Tchad a été l’absence notoire des chefs d’Etat des pays concernés. Sur neufs pays, quatre chefs d’Etat y ont pris part. Le Burkina Faso s’est fait remarquer en n’envoyant aucun représentant. Or, le pays semble faire de la lutte contre la désertification et les changements climatiques sa priorité.

Encadré

En marge de la réunion des chefs d’Etats s’est tenu du 18 au 19 juin un « atelier d’information et de partage entre les medias d’Afrique de l’ouest et le FEM ».

En effet, cet atelier se justifiait par le fait que depuis sa création, le FEM (fonds pour l’environnement mondial), mécanisme financier des conventions issues de Rio, a accompagné les Etats africains à mettre sur pied, une batterie de projets qui ont contribué à améliorer sensiblement l’environnement global.

Toutefois, il est à regretter que ces dernières années le FEM souffre d’une incompréhension caractérisée par un rejet systématique des experts africains qui lui reprochent entre autres des lourdeurs dans les procédures de décaissement et une insuffisance des fonds alloués aux Parties.

Il s’y ajoute que malgré le fort taux alloué à ces Etats et la diversité des projets accompagnés, les résultats obtenus sur le terrain ne sont pas visibles où sont récupérés par les agences d’exécution.

Cette situation découle d’une insuffisance de communication marquée par une absence de capitalisation des résultats obtenus à partir de ses investissements. En outre, la plupart des bénéficiaires semblent ignorer la provenance des fonds qui ont contribués à améliorer leur environnement.

Cet atelier a regroupé des communicateurs, experts de média du Burkina, de la côte d’ivoire, du Cameroun, du Mali, Sénégal et du Tchad. Il s’en est résulté des échanges qu’il y’a un manque de passerelle avec les médias qui auraient pu donner plus de visibilité aux actions du FEM, de levain pour la sensibilisation sur les questions de changements climatiques et de biodiversité et aussi servir de moteur de transparence pour la gouvernance des points focaux.

Aussi un partenariat fort et significatif avec les médias en tant que support d’information, de veille, d’alerte, de sensibilisation et de communication s’impose. Une stratégie de communication doit voir jour. Cette stratégie devrait est porté par un Pôle Communication autonome qui sur la base d’un plan de communication assumera les tâches de conseil, d’accompagnement et de médiatisation du FEM et des activités générées sur ses financements.

Par Pabéba Sawadogo

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