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4 mai 2012

L’armée, un cancer pour la démocratie ?

Sidwaya L’armée, un cancer pour la démocratie ? - Le Quotidien

Mali

2 mai 2012, par Webmaster
Le Mali poursuit son inexorable descente aux enfers. Il assiste impuissant à la guerre larvée que se livre la soldatesque de l’armée régulière. Pour la deuxième nuit consécutive, alors que
 la relative accalmie de la journée avait fait croire que le méli-mélo était en passe de s’estomper, des combattants en bérets verts et rouges ont échangé, deux heures au moins durant, des tirs à l’arme lourde et à la mitraillette dans différents endroits stratégiques de la capitale. Ni les appels à un cessez-le-feu des nouvelles autorités, ni les innombrables pertes de vies humaines, évaluées à 14 dans la soirée du 1er mai, n’ont pu entamer leur détermination à en découdre. C’est comme si les deux phalanges de l’armée, entretenant et nourrissant réciproquement de la haine et de la rancune, avaient fini par secréter du venin, qu’ils en avaient plein la gorge, que rien ni même la raison ne pouvait les dissuader de le transvaser dans la proie que constitue chaque homme de tenue. C’est triste, aberrant et regrettable que des frères d’armes en soient réduits à se concasser pour des broutilles du genre, les bérets rouges ont été garnis et choyés sous le règne d’Amadou Toumani Touré (ATT), pendant que les autres soldats, des laissés-pour-compte, rongeaient silencieusement leurs freins. Quoi qu’il en soit, on peut comprendre que de façon épidermique, les différends entre la soldatesque débouchent sur des escarmouches, mais qu’ils se prolongent durablement, au point que des bidasses traqués en viennent à abandonner leur camp, les jambes en avant, pour se fondre au soleil et ne réapparaître que dans la nuit. On se demande combien de temps encore ils vont continuer, jouant au cache-cache, à se tirer dessus-dessous, sous le regard passif, plein d’amertume de la population contrainte de se calfeutrer chez elle. Les habitants de Bamako, qui paient déjà le prix fort avec des décès et des blessés, assistent, impuissants, à la paralysie de leurs activités. Dieu seul sait, l’aéroport international de Bamako, les banques et les commerces fermés, ce que l’économie malienne a perdu en ces 48 heures de trouble. Quand on sait que ce sont les efforts des contribuables qui permettent d’équiper les soldats invertébrés, ils ont une bonne raison de les décrire au noir en les vitupérant : « ces pelés, ces galeux, ils ne paient rien pour attendre ». Avec ça, les soldats viennent de montrer un autre visage de l’armée malienne, indisciplinée et divisée, dans laquelle le sens du respect de la hiérarchie s’est volatilisé dans un vent de sable. Sans compter qu’elle est déjà perçue à tort ou à raison, d’indolente et d’impotente depuis qu’elle a été mise en déroute dans le septentrion. On se demande alors, comment elle parviendra à nettoyer, tel un long fleuve, les clichés qu’elle a répandus au sein de la population. Ce n’est pas demain la veille. Autant dire que les soldats, eux-mêmes, porteront pendant longtemps, les séquelles de cet épisode sanglant qui marquera bien des générations de militaires. C’est tout naturellement que bon nombre de pensionnaires du camp de Djikoroni éprouveront de la peine à regagner leur base, une fois les armes se seraient tues. La conséquence la plus dommageable, c’est que l’unité de l’armée brisée, il est difficile, voire impossible de reconstituer, dans un bref délai, des troupes solidaires à même d’engager des hostilités avec les rebelles touarègues. Pour que tout reparte comme avant, il faut que tous ceux, au niveau des deux camps, qui sont à l’origine de cette guerre high tech, s’éclipsent pour qu’émergent des personnalités consensuelles à même de porter les espoirs du peuple. Ceci étant, l’aide multiforme de la communauté internationale est plus que jamais d’actualité. Elle devra prendre la forme d’une assistance matérielle et technique, avec en prime, le déploiement des troupes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Adama BAYALAbadam1021@yahoo.fr

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