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19 juin 2012

Le décollage économique de l'Afrique est une réalité | Slate Afrique

Le décollage économique de l'Afrique est une réalité | Slate Afrique

Le décollage économique de l'Afrique est une réalité

L’Afrique subsaharienne commence à se débarrasser de sa réputation de dernière de la classe au niveau économique. L’Occident ferait bien d’y prêter attention.


Nairobi view 1, by DEMESH via Flickr CC.
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Vous avez raison de plaindre l’Afrique subsaharienne —mais peut-être plus pour très longtemps. Au cours des dix premières années du millénaire, six des dix économies à la plus forte croissance du monde (Angola, Nigeria, Ethiopie, Tchad, Mozambique et Rwanda) appartenaient à la région. Et sur huit des dix dernières années, elle a connu une croissance supérieure à celle de l’Asie.
Il est vrai, certaines de ces stars de la croissance doivent en partie leur succès à la flambée mondiale des cours des matières premières, et tout particulièrement à ceux du pétrole. Mais l’Ethiopie a réussi à croître de 7,5% en 2011, sans produire une seule goutte d’or noir (la réussite éthiopienne la plus récente en matière d’exportation: les fleurs coupées).

En finir avec les vieux clichés

Notez également que les revenus moyens en Afrique sont encore assez bas; par exemple, le revenu par habitant au Tchad est inférieur à 1.800 dollars (1.431 euros) mesuré en termes de pouvoir d’achat, soit moins d’un dixième de celui de la Pologne ou de la République Tchèque. Il faudra par conséquent des décennies de croissance pour que le niveau de vie y devienne acceptable.
Mais, selon le FMI, la région est partie pour connaître une croissance de 6% cette année, soit la même qu’en Asie. Et certains indices permettent de penser qu’un rythme sain pourra se maintenir dans un avenir proche.
En effet, selon la Banque mondiale, l’Afrique «pourrait être au bord d’un décollage économique, tout comme la Chine il y a trente ans et l’Inde, il y a vingt ans
Voilà qui devrait remettre en question la pertinence de la politique d’aide internationale basée sur la présomption que l’Afrique n’est toujours pas capable de sortir de son cycle décourageant de pauvreté, de gouvernance dysfonctionnelle et de violence tribale. Nous y reviendrons plus tard.
Prêt pour la surprise? Les échanges commerciaux entre l’Afrique et le reste du monde ont triplé au cours des dix dernières années. Et ce n’est pas une coïncidence si depuis 2005, l’Afrique attire plus d’investissements étrangers privés que d’aide officielle.
Considérons aussi que la part des investissements directs à l’étrangers (les plus recherchés, puisqu’ils apportent avec eux technologies et compétences de gestion) consacrés à l’Afrique sont passés de moins de 1% en 2000 à 4,5% en 2010.

L'explosion des télécoms

La preuve la plus visible de cette plus grande prospérité est peut-être l’incroyable rythme du taux de pénétration de la téléphonie mobile. Prenez le Ghana, qui, selon les critères de la Banque mondiale, a atteint, en 2011, le statut de revenu moyen.
A la fin des années 1990, le pays ne comptait que 50.000 lignes téléphoniques en état de marche dans un pays de presque 20 millions d’habitants. Aujourd’hui, les trois quarts de la population ont accès à des téléphones portables, avec service vocal et messagerie instantanée.
En fait, les sommes dirigées vers la téléphonie ont obligé les comptables gouvernementaux à revoir leurs estimations (parfois très sommaires) du revenu de la région. Dans le cas du Ghana, le gouvernement a récemment révisé à la hausse ses estimations de PIB de rien moins que de deux tiers.
Cette révolution des télécoms génère de larges bénéfices auxquels on ne s’attendait pas. Par exemple, les agriculteurs équipés de téléphones ont désormais accès à des informations opportunes sur les marchés, ce qui leur permet de négocier plus efficacement avec les intermédiaires.
Et «l’argent mobile» —les crédits transférés en toute sécurité d’un téléphone à l’autre par messagerie instantanée— rend les services bancaires possibles, là où les banques en dur sont à peine présentes.
Il n’y a pas encore de «grappe d’innovation» en Afrique. Mais le lien entre réseau de téléphonie mobile et services financiers a engendré toute une série d’entreprises orientées vers les nouvelles technologies à Nairobi, autour de Safaricom, le plus grand fournisseur de téléphonie mobile du Kenya.
La valeur des technologies sans fil, dont le potentiel n’a pas encore été complètement réalisé, encourage les entrepreneurs à voir grand. Très grand: l’entreprise indienne de télécom Bharti Airtel a payé 10,7 milliards en 2010 pour les réseaux de téléphonie mobile africaine de l’entreprise Zain Telecom, basée au Koweït.
La Zambie, qui a également rejoint les rangs inférieurs des moyens revenus l’année dernière, est une bonne illustration des transformations positives survenant en Afrique sub-saharienne.

La rançon de la bonne gouvernance

La croissance économique y a été en moyenne supérieure à 5% au cours des sept dernières années. Cela est dû en partie à la flambée cyclique des prix du cuivre, sa principale exportation.
Mais le secteur agricole zambien s’en sort aussi très bien. La production de maïs, matière première de base, a bondi de 50% en 2010. Cette moisson record illustre l’importance d’une bonne gouvernance; la distribution à point nommé d’engrais subventionnés aux petits exploitants par Accra a fait une énorme différence dans les rendements.
Le Malawi voisin, qui a longtemps subi des pénuries alimentaires et des famines, a vécu le même genre d’expérience que la Zambie. Il y a plusieurs années, le gouvernement a lancé un programme (contre les recommandations d’agences d’aide humanitaire internationales) à la fois pour subventionner les engrais et pour soutenir les prix du maïs par une politique d’achat.
Les agriculteurs malawites cultivent désormais suffisamment de maïs pour satisfaire la demande intérieure et peuvent même exporter vers le Zimbabwe voisin, véritable incarnation de la mauvaise gouvernance.
Il existe de bonnes raisons de croire que cette expansion agricole va perdurer au-delà de la flambée générale des matières premières provoquée par les demandes chinoise et indienne.

Plus de croissance, moins de guerres

Tout d’abord, l’Afrique possède 60% des terres arables non cultivées du monde. Par conséquent, si la région reste importatrice nette de nourriture, il n’existe pas de barrière économique rigide à une grande expansion de la production.
Ensuite, l’amélioration des communications et des transports permet d’étendre de façon pratique le commerce alimentaire intra-régional. D’ailleurs, Steven Haggblade, économiste spécialiste de l’agriculture à la Michigan State University, avance que la clé de la sécurité alimentaire en Afrique est dans l’augmentation des investissements dans les infrastructures rurales.
Autre raison d’être optimiste dans le domaine de la durabilité de la croissance: la réduction de la probabilité de guerre.
Scott Straus, de l’University of Wisconsin, estime que les guerres civiles africaines à la fin des années 2000 étaient à peu près deux fois moins courantes qu’au milieu des années 1990:
«Les guerres contemporaines sont généralement à petite échelle... et impliquent des insurgés divisés en factions qui, en général, n’arrivent pas à tenir des territoires de taille conséquente ou à s’emparer de capitales d’État
Les raisons de ce déclin de la violence organisée ne sont pas tout à fait claires. Mais il fait peu de doute que la croissance économique diminue les probabilités de guerre, et que moins de guerre signifie une meilleure probabilité de croissance.
Ce meilleur tableau économique de l’Afrique sub-saharienne doit encore se traduire par des approches plus novatrices de la région par la communauté internationale. Les Etats-Unis, l’Europe et le Japon, principaux fournisseurs d’assistance technique, de subventions et de prêts à l’Afrique, continuent largement à mettre au point leurs politiques.
Ils partent du principe que la région est embourbée dans la pauvreté et que la prévention des pires formes de dégradation humaine —la mort par maladies non-soignées, la famine, le manque d’eau potable et de sécurité physique— est une priorité bien plus haute que les problèmes plus complexes consistant à ériger des institutions soutenant la stabilité macroéconomique, les infrastructures publiques et des incitations commerciales efficaces.
Cela s’explique en partie par l’idée tenace que la croissance de l’Afrique ne peut être durable parce qu’elle dépend largement d’augmentations rapides des cours de tous les produits d’exportation, du coton au cacao en passant par le pétrole et le cuivre.
Il est certain que la flambée des cours a joué un rôle. Mais comme je l’évoque plus haut, nombre d’éléments laissent penser que, cette fois, la croissance ne sera pas éphémère.

L'atout démographique

La croissance démographique jette aussi une ombre sur l’Afrique. Calculée sur une base par habitant, si la croissance du PIB reste substantielle, elle ne l’est pas autant qu’on pourrait le souhaiter. Là aussi, cependant, les perspectives sont positives: le taux de fertilité chute presque partout en Afrique.
Mais certaines forces plus subtiles sont à l’œuvre ici, et retardent l’évolution de la réflexion sur l’aide humanitaire. Beaucoup d’organismes, gouvernementaux ou non, traditionnellement engagés dans la lutte contre la famine et autres formes de souffrance extrême, éprouvent une réticence institutionnelle à changer de cap.
Les cyniques pourraient avancer que ce changement va rendre plus difficile la collecte de fonds (autant privée que publique) —la lente progression de la capacité de production n’est pas très média-génique.
Je soupçonne que ce soit davantage lié à la nécessité de passer des stratégies connues et éprouvées de fourniture d’aide humanitaire à la tâche bien plus difficile d’encourager la mise en place d’institutions et de gérer les ambiguïtés générées par les conflits entre groupes d’intérêts.
Le verre est aux trois quarts plein. L’Afrique subsaharienne semble réellement en passe de marcher sur les traces d’autres régions et de mettre en place des économies solides sur la base d’une stabilité institutionnelle, d’une économie de marché et d’une ouverture du commerce, notamment entre pays africains.
Oui, les Africains moyens y gagneraient si les donateurs internationaux reconnaissaient eux aussi les nouvelles réalités —et les intervenants extérieurs pourraient en faire bien davantage pour accélérer le rythme des changements positifs.
G. Pascal Zachary (Foreign Policy)
Traduit par Bérengère Viennot 

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15 juin 2012

La "berbétité" des Etats du Maghreb, la plus longue guerre froide de l'Histoire

La "berbétité" des Etats du Maghreb, la plus longue guerre froide de l'Histoire

En avril 2007, François Hollande, alors premier secrétaire du PS, au cours d'une rencontre avec le Réseau citoyen des associations franco-berbères, exprimait son "respect pour ce que [les Berbères] sont, pour ce qu'ils portent et pour ce qu'ils exigent". Etre-porter-exiger : cette formulation résume bien l'essence du combat des Berbères (ou Imazighen - Amazigh au singulier - selon la terminologie endonyme) qu'ils soient en France ou ailleurs : affirmer leur existence, avoir conscience de l'héritage multimillénaire qu'ils portent (nous sommes en l'an 2962 du calendrier amazigh) et exiger la liberté de l'exprimer. "Des demandes républicaines [...] fondées sur ce qui nous rassemble et non sur ce qui nous divise", comme le précisait François Hollande.

Cinq ans plus tard, en 2012, c'est pas moins de trois personnalités d'origine amazighe qui figurent dans le gouvernement Ayrault (Belkacem, Benguigui, Arif). Une rupture avec Nicolas Sarkozy dont la méconnaissance de cette communauté pourtant bien implantée en France avait de quoi interpeller au vu du temps qu'il a consacré à parler de l'immigration maghrébine et à entreprendre des actions militaires et stratégiques dans la région nord-africaine.
La relation de la France avec les Imazighen est bien entendu un enjeu stratégique étant donné l'interdépendance des deux parties. Néanmoins, c'est surtout au sein des nations nord-africaines que le devenir de la question amazighe se joue chaque jour. Justement, dans ces pays, qu'en est-il ?
  • TUNISIE : De Bourguiba à Marzouki, un négationnisme qui perdure
La Tunisie est de loin le pays maghrébin le plus touché par le recul de l'amazighité (berbérité). Les estimations précises manquent, mais on évalue à moins de 2 % la population parlant encore le tamazight (la langue amazighe) alors que la plupart des Tunisiens sont d'origine amazighe, souvent sans le savoir - une minorité amazighophone et une majorité désamazighisée.
A l'origine de cette déculturation, la politique d'exclusion basée sur l'idéologie bourguibienne, un mélange de kémalisme et de panarabisme nassérien. Les Imazighen furent pour Bourguiba l'équivalent des Kurdes et des Arméniens pour Attatürk : des indésirables à la construction d'une république "moderne". Hélas, en l'absence de régions dissidentes fortes à l'image du Rif au Maroc ou de la Kabylie en Algérie, cette politique d'exclusion ne laissa aucune chance aux Imazighen.
Les années Ben Ali s'inscrivirent dans la continuité des pratiques d'ostracisation. Le rapport de 2009 du Comité sur l'élimination des discriminations raciales des Nations Unies fait un constat inquiet de la façon dont les autorités tunisiennes traitent les Imazighen. Notamment, on y lit que "le Comité reste préoccupé par certaines informations faisant état de pratiques administratives interdisant au registre de l'Etat civil des prénoms amazighs. [...] les Amazighs n'ont pas le droit de créer des associations à caractère social ou culturel [...], sont empêchés de préserver et d'exprimer leur identité culturelle et linguistique en Tunisie".
La révolution de 2011 aurait pu offrir aux Imazighen une nouvelle chance, mais les nouvelles autorités sont tout aussi farouchement opposées à l'amazighité que les anciennes. Le président Marzouki a déclaré que les Imazighen devraient se considérer comme Arabes (et donc laisser tomber leurs revendications - étrange position pour un "militant des droits de l'homme"), le ministre de la culture, Mabrouk, a déclaré que l'amazighité était "exogène à la Tunisie" (signifiant ainsi aux Imazighen tunisiens qu'ils sont de fait des étrangers) et le ministre des affaires étrangères, Abdessalam, a déclaré que le Maghreb était arabe d'un point de vue "culturel, civilisationnel et géographique" (faisant fi des dizaines de millions d'Imazighen qui y vivent).
L'Assemblée chargée d'écrire la nouvelle constitution se refuse à y faire figurer l'amazighité ; les versions préliminaires ne reconnaissent que l'identité "arabo-musulmane" et ne consacrent aucun statut officiel au tamazight. L'amazighité est exclue des médias, de l'éducation, des programmes culturels et même du palais présidentiel où les représentants n'ont jamais été reçus.
Comble du rejet, alors que l'enseignement du tamazight est exclu des écoles, dès la rentrée prochaine les lycéens tunisiens auront des cours de turc.
La Tunisie agit ainsi de façon contraire à plusieurs conventions et déclarations internationales qu'elle a ratifiées : la Déclaration universelle des droits de l'Homme, la Convention pour l'élimination de toutes les formes discrimination et la Déclaration des droits des peuples autochtones.
  • LIBYE : Les Imazighen sortent de l'étau de Kadhafi
Aux antipodes du déni tunisien se trouve la Libye, le pays où incontestablement la réintroduction du fait amazigh enregistre l'évolution la plus spectaculaire ces derniers mois. Après quarante-deux ans de pouvoir de Kadhafi dont la haine des Imazighen se traduisait par une répression violente (le seul fait de parler tamazight en public menait en prison), les changements se sont opérés dès les premiers jours de la révolution. Une chaîne de télé amazighe était créée dès avril 2011, les publications écrites en tamazight se multiplient et dès le retour à l'école les enfants des régions amazighes recevaient des cours de langue. A l'approche des élections, les affiches électorales bilingues arabe-tamazight sont monnaie courante.
La situation est pourtant loin d'être idyllique, le CNT et le gouvernement provisoire ayant affiché une certaine réticence envers une reconnaissance complète : le premier ministre Al Keib n'a nommé aucun Amazigh dans un poste ministériel et la constitution temporaire ne reconnaît qu'un statut de langue de minorité au tamazight au lieu de langue officielle. Mais le réel sujet d'inquiétude concerne le traitement réservé aux Imazighen nomades, les Touaregs. Victimes d'exclusion sociale et économique, leurs revendications ne sont pas écoutées par les autorités. Une situation potentiellement explosive pour la région entière, où seule la résolution pacifique de la question touarègue par une participation au projet national peut mener à la stabilité. En effet, un scénario "à la malienne" n'est pas à exclure s'il n'est pas porté plus d'attention au Fezzan, la région désertique du Sud, où l'on parle déjà d'autonomie comme d'une solution au dédain du CNT.
  • ALGÉRIE : Un printemps amazigh en veille depuis trente ans
Le "Printemps Amazigh" est le nom donné aux soulèvements populaires qui débutèrent en mars 1980 en Algérie, lors desquels les Imazighen exigeaient l'obtention de droits civiques. Ce "réveil" s'opérait après plusieurs décennies d'arabisation forcée par le parti unique FLN (tout autant inspiré que Bourguiba par le panarabisme), qui allèrent jusqu'à faire venir des contingents entiers d'enseignants venus d'Egypte, du Liban et de la Syrie pour dispenser des cours d'arabe dans les écoles. La conscience populaire amazighe en Algérie doit pour beaucoup aux intellectuels et artistes - en particulier originaires de Kabylie - qui endossèrent la responsabilité morale d'incarner la résistance pacifique.
Comme résultat de cette lutte, l'Algérie fut le premier pays maghrébin à reconnaître officiellement en 2002 le tamazight, grâce à un amendement constitutionnel qui lui confère le statut de langue nationale. Les autorités continuent malgré tout à entraver la plénitude de l'expression culturelle, puisque l'enseignement du tamazight est loin d'être généralisé et qu'il reste confiné à quelques districts (excluant notablement les régions touarègues du Sud, histoire d'introduire une fracture en évitant que les Kabyles et les Touaregs n'avancent en parallèle et forment un réel front d'opposition).
  • MAROC : L'aboutissement d'un combat
S'il est un pays où l'amazighité se porte relativement bien, c'est le Maroc. Il n'en a pas toujours été ainsi. Depuis l'avènement de Mohammed VI, les Imazighen ont trouvé un interlocuteur plus attentif à leurs doléances ; on doit cependant préciser que ces droits octroyés par la volonté royale ont été obtenus de haute lutte par le mouvement culturel amazigh et ce en dépit de l'hostilité affichée de tous les partis politiques, en tête le parti nationaliste Istiqlal, aux commandes du pays pendant toute l'ère Hassan II, celle de la répression la plus absolue de l'amazighité. Grâce aux travaux scientifiques, l'élite intellectuelle amazighe a patiemment démonté une à une les contre-vérités de la propagande d'Etat. Pas étonnant donc que l'un des premiers pas des autorités vers une réintégration de l'amazighité fut la fondation d'une institution académique, l'Institut royal de la culture amazighe.
La Constitution algérienne reconnaît le tamazight comme une langue nationale ; en 2011, le Maroc va plus loin : l'amazighité est citée comme composante essentielle de l'identité marocaine et le tamazight est langue officielle au même titre que l'arabe. En clair, le Maroc est le seul pays dont les institutions assument ouvertement l'identité originelle, à l'image de son souverain qui explique son refus de nier plus longtemps les droits amazighs : "Je suis moi-même à moitié berbère, ce serait donc renier une partie de ma culture et de mes gènes."
Toutefois, le sabotage politique demeure une réalité. En avril 2012, Fatima Tabaamrant, une députée de l'oppositon, s'exprime en tamazight au Parlement ; la réaction des autres députés - surtout des membres des partis notoirement réfractaires aux avancées de l'amazighitude comme l'Istiqlal ou le PJD - est pour le moins surprenante : ils la raillent ouvertement puis dévient le débat parlementaire en cours en une série d'indignations sur son outrecuidance d'avoir parlé en tamazight. Et c'est aussi la politique qui entrave aujourd'hui le processus en cours de standardisation du tamazight à partir des variantes régionales, en poussant à des choix plus politiques (et peu équitables) que scientifiques. Comme quoi si les militants ont inspiré les lois, les lois ont encore à inspirer les comportements.

12 juin 2012

Faim au Sahel: pourquoi rien ne change | YOUPHIL

Faim au Sahel: pourquoi rien ne change | YOUPHIL
Le Sahel s'apprête à vivre, une nouvelle fois, une grave crise alimentaire. Pourquoi cette région est-elle si souvent victime de la faim? Réponse en quatre points.
Après les crises alimentaires de 2005, de 2008 et de 2010, faudra-t-il bientôt placer 2012 dans la liste des années noires pour les habitants du Sahel? Selon les Nations Unies, 23 millions d'entre eux pourraient souffrir de la faim dans les semaines à venir, si la communauté internationale n'intervient pas très vite.
Les ONG avaient pourtant lancé l'alerte dès le mois d'octobre. En vain. Et pourtant, on le sait, la région du Sahel est particulièrement fragile. Même en temps "normal", 300.000 enfants succombent des maladies liées à la malnutrition, selon l'Unicef. L'insécurité alimentaire est chronique et il suffit d'un rien pour que la zone replonge dans la crise.

Pourquoi cette région, qui comprend le Burkina Faso, le Mali, le Tchad, la Mauritanie, le Sénégal et le Niger, est-elle si souvent victime de la faim? Explications.
Un climat de moins en moins prévisible
Sécheresse, inondation, sécheresse, inondation... Le Sahel est en proie à des phénomènes climatiques extrêmes, imprévisibles, ce qui pourrait empirer à l'avenir en raison du changement climatique.
Cette année, le manque de pluie a entraîné de mauvaises récoltes. Les prix des denrées alimentaires ont flambé: ils sont de 25% à 50% plus élevés que ces cinq dernières années. Un phénomène aggravé par les spéculateurs qui, très tôt, ont acheté les récoltes en masse, afin de les revendre quelques semaines plus tard au prix fort.
Ce schéma se répète à chaque fois que les récoltes s'annoncent décevantes. Le moindre élément perturbateur peut donc, très rapidement, prendre des proportions démesurées pour les populations.
Des conflits compliquent l'approvisionnement
La zone est régulièrement en proie à des conflits armés qui déstabilisent l'approvisionnement de la nourriture. Cette année, l'insécurité vient surtout du nord du Mali, depuis le coup d'Etat des touaregs.
Les ONG ne peuvent plus acheminer l'aide alimentaire comme elles le souhaitent. Plus de 200.000 personnes ont été déplacées à cause de ce conflit et accentuent la pression sur les pays où elles se réfugient. Ce qui rend encore plus difficile l'organisation des travailleurs humanitaires.
Enfin, les conflits en Libye et en Côte-d'Ivoire ont fait revenir dans le Sahel de nombreux migrants, qui représentaient pour leurs familles une précieuse rentrée d'argent. Depuis, ils sont une bouche supplémentaire à nourrir.
Surpopulation + Surendettement = sous-alimentation
Si les habitants du Sahel sont aussi difficiles à nourrir, c'est qu'ils sont chaque année de plus en plus nombreux. La croissance démographique de la région est une des plus élevées au monde et sa population double tous les 25 ans. Ce qui n'est pas le cas des récoltes...
De plus, le surendettement touche de nombreux habitants, et les agriculteurs, qui disposent de nourriture, sont obligés de la vendre pour rembourser leurs dettes.
La communauté internationale traîne des pieds
Oxfam, Save the children, Action contre la faim et World Vision ont beau alerter les grands donateurs depuis six mois sur la crise à venir, elles n'ont réussi à récolter que 52 millions de dollars, sur les 250 millions nécessaires pour venir en aide au Sahel. La situation se répète à chaque fois: la communauté internationale ne se décide à donner qu'une fois que la crise est bel et bien là. Mais il est généralement trop tard pour agir efficacement, et l'aide apportée est la plupart du temps insuffisante.
Mais surtout, les crises à répétition qui touchent le Sahel ne prendront fin qu'en s'attaquant aux causes structurelles du problème. Or, la communauté internationale ne vient en aide à la région qu'en cas de crise grave. Les programmes de développement à long terme sont insuffisants, et peu d'efforts sont faits pour intégrer les risques et prévenir les crises. Ce débat fait rage dans le milieu de l'aide humanitaire.
Les autorités ferment les yeux
Les gouvernements des pays du Sahel manquent aussi d'ambition –et de moyens– pour faire évoluer les choses. Beaucoup refusent d'admettre les situations de crise, et il n'existe quasiment pas de politique agricole et alimentaire, encore moins de protection sociale, pour pallier les besoins lors des périodes de crises.
S'il semble difficile de croire aujourd'hui que le Sahel échappera à la crise qui s'annonce, on est tout de même en droit d'espérer que 2012 marquera la fin de la série noire. ONG, gouvernements et communauté internationale réfléchissent déjà à changer la donne, et ces questions seront au cœur du débat lors du sommet Rio+20, qui ouvrira ses portes le mois prochain.
Crédit photo: Cédric G sous licence CC
Crédit carte: Felix Koenig sous licence GNU

Faim au Sahel: pourquoi rien ne change | YOUPHIL

Faim au Sahel: pourquoi rien ne change | YOUPHIL
Le Sahel s'apprête à vivre, une nouvelle fois, une grave crise alimentaire. Pourquoi cette région est-elle si souvent victime de la faim? Réponse en quatre points.
Après les crises alimentaires de 2005, de 2008 et de 2010, faudra-t-il bientôt placer 2012 dans la liste des années noires pour les habitants du Sahel? Selon les Nations Unies, 23 millions d'entre eux pourraient souffrir de la faim dans les semaines à venir, si la communauté internationale n'intervient pas très vite.
Les ONG avaient pourtant lancé l'alerte dès le mois d'octobre. En vain. Et pourtant, on le sait, la région du Sahel est particulièrement fragile. Même en temps "normal", 300.000 enfants succombent des maladies liées à la malnutrition, selon l'Unicef. L'insécurité alimentaire est chronique et il suffit d'un rien pour que la zone replonge dans la crise.

Pourquoi cette région, qui comprend le Burkina Faso, le Mali, le Tchad, la Mauritanie, le Sénégal et le Niger, est-elle si souvent victime de la faim? Explications.
Un climat de moins en moins prévisible
Sécheresse, inondation, sécheresse, inondation... Le Sahel est en proie à des phénomènes climatiques extrêmes, imprévisibles, ce qui pourrait empirer à l'avenir en raison du changement climatique.
Cette année, le manque de pluie a entraîné de mauvaises récoltes. Les prix des denrées alimentaires ont flambé: ils sont de 25% à 50% plus élevés que ces cinq dernières années. Un phénomène aggravé par les spéculateurs qui, très tôt, ont acheté les récoltes en masse, afin de les revendre quelques semaines plus tard au prix fort.
Ce schéma se répète à chaque fois que les récoltes s'annoncent décevantes. Le moindre élément perturbateur peut donc, très rapidement, prendre des proportions démesurées pour les populations.
Des conflits compliquent l'approvisionnement
La zone est régulièrement en proie à des conflits armés qui déstabilisent l'approvisionnement de la nourriture. Cette année, l'insécurité vient surtout du nord du Mali, depuis le coup d'Etat des touaregs.
Les ONG ne peuvent plus acheminer l'aide alimentaire comme elles le souhaitent. Plus de 200.000 personnes ont été déplacées à cause de ce conflit et accentuent la pression sur les pays où elles se réfugient. Ce qui rend encore plus difficile l'organisation des travailleurs humanitaires.
Enfin, les conflits en Libye et en Côte-d'Ivoire ont fait revenir dans le Sahel de nombreux migrants, qui représentaient pour leurs familles une précieuse rentrée d'argent. Depuis, ils sont une bouche supplémentaire à nourrir.
Surpopulation + Surendettement = sous-alimentation
Si les habitants du Sahel sont aussi difficiles à nourrir, c'est qu'ils sont chaque année de plus en plus nombreux. La croissance démographique de la région est une des plus élevées au monde et sa population double tous les 25 ans. Ce qui n'est pas le cas des récoltes...
De plus, le surendettement touche de nombreux habitants, et les agriculteurs, qui disposent de nourriture, sont obligés de la vendre pour rembourser leurs dettes.
La communauté internationale traîne des pieds
Oxfam, Save the children, Action contre la faim et World Vision ont beau alerter les grands donateurs depuis six mois sur la crise à venir, elles n'ont réussi à récolter que 52 millions de dollars, sur les 250 millions nécessaires pour venir en aide au Sahel. La situation se répète à chaque fois: la communauté internationale ne se décide à donner qu'une fois que la crise est bel et bien là. Mais il est généralement trop tard pour agir efficacement, et l'aide apportée est la plupart du temps insuffisante.
Mais surtout, les crises à répétition qui touchent le Sahel ne prendront fin qu'en s'attaquant aux causes structurelles du problème. Or, la communauté internationale ne vient en aide à la région qu'en cas de crise grave. Les programmes de développement à long terme sont insuffisants, et peu d'efforts sont faits pour intégrer les risques et prévenir les crises. Ce débat fait rage dans le milieu de l'aide humanitaire.
Les autorités ferment les yeux
Les gouvernements des pays du Sahel manquent aussi d'ambition –et de moyens– pour faire évoluer les choses. Beaucoup refusent d'admettre les situations de crise, et il n'existe quasiment pas de politique agricole et alimentaire, encore moins de protection sociale, pour pallier les besoins lors des périodes de crises.
S'il semble difficile de croire aujourd'hui que le Sahel échappera à la crise qui s'annonce, on est tout de même en droit d'espérer que 2012 marquera la fin de la série noire. ONG, gouvernements et communauté internationale réfléchissent déjà à changer la donne, et ces questions seront au cœur du débat lors du sommet Rio+20, qui ouvrira ses portes le mois prochain.
Crédit photo: Cédric G sous licence CC
Crédit carte: Felix Koenig sous licence GNU

11 juin 2012

Soirée de soutien au peuple malien - Angers - 8 juin 2012 (Ahmed Fofana & Jakub Trzepizur) - YouTube

Soirée de soutien au peuple malien - Angers - 8 juin 2012 (Ahmed Fofana & Jakub Trzepizur) - YouTube

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L’Azawad disposé à négocier - International - El Watan

L’Azawad disposé à négocier - International - El Watan

L’Azawad disposé à négocier

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le 10.06.12 | 10h00 2 réactions

Une délégation de la rébellion touareg malienne du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) s’est déclarée hier «disponible» pour des négociations, au cours d’une première rencontre avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur ouest-africain pour la crise au Mali.

La délégation conduite par un responsable du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, a été reçue durant deux heures au palais présidentiel à Ouagadougou par M. Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé. A l’issue de la rencontre, M. Assaleh a indiqué à la presse avoir remis au président Compaoré une lettre du secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Achérif.
«Dans la lettre, il est dit que nous sommes disponibles, (...) nous acceptons vraiment la médiation de la Cédéao, de la communauté internationale pour une sortie de crise», a-t-il expliqué. Interrogé sur la proclamation de l’indépendance de l’Azawad (région nord) par son mouvement, rejetée partout à l’extérieur, le responsable touareg s’est montré ouvert, avançant que «c’est quand on sera à la table des négociations» que «nous définirons ce qu’est l’indépendance».
Mi-mai, le Burkina avait fait savoir que des consultations, via des émissaires dépêchés dans le Nord malien, avaient démarré avec les groupes armés, dont le MNLA, qui contrôlent depuis fin mars cette région.

Disponibilité du MNLA  

Après avoir lancé l’offensive contre l’armée malienne mi-janvier, le MNLA s’est retrouvé ces dernières semaines supplanté sur le terrain par le groupe islamiste Ançar Eddine et son allié djihadiste Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). Un projet de fusion entre le MNLA, au départ sécessionniste et laïc, et Ançar Eddine, qui prône la charia (loi islamique) dans tout le Mali, a été suspendu récemment en raison de fortes divergences sur la question de l’application de la charia. Le mouvement rebelle touareg apparaît depuis lors divisé entre partisans d’une fusion et ceux, en particulier ses responsables basés en Mauritanie et en France, qui y sont farouchement hostiles. «Le MNLA se démarque carrément de tout autre groupe armé à velléité islamique dans la zone», a affirmé le chef de délégation à Ouagadougou.
«Ce n’est pas de notre vision politique, de notre culture, de nos mœurs, de nos traditions, de prôner une charia». Un accrochage entre éléments du MNLA et d’Ançar Eddine dans la nuit de jeudi à vendredi près de Kidal, l’une des grandes villes du Nord malien, a rappelé la précarité de la situation. L’Union africaine (UA) s’apprête à saisir l’ONU pour obtenir son appui à une intervention militaire dans le nord du Mali, ont annoncé jeudi à Abidjan des responsables des Nations unies, de l’UA et de la Cédéao.
Rédaction internationale

Mali : Jeux dangereux | Diaspora Saharaui

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Mali : Jeux dangereux

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par Yazid Alilat


C'est pratiquement sur fond de grandes préoccupations de la communauté internationale et plus particulièrement les pays voisins que la situation au nord du Mali, aux mains désormais de groupes armés, évolue. Une évolution rapide, dangereuse, inquiétante. C'est en fait ainsi que les experts qualifient la situation qui prévaut dans cette partie du pays, où l'Etat est absent depuis la chute des villes de la région en avril dernier et la débandade de l'armée malienne devant les groupes surarmés de la rébellion et ceux affiliés aux groupes terroristes d'Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) ou de la dissidence (MUJAO) ou encore Ansar Eddine. Le Mali a été violemment divisé au lendemain du putsch militaire du 22 mars et la chute du régime de Toumani Touré, accusé d'avoir laissé traîner les choses dans le Nord du pays où la rébellion touareg devenait chaque jour un peu plus menaçante. Les événements de Libye et la chute du guide Maamar Kadhafi ont fait que des centaines de combattants touareg enrôlés dans l'armée libyenne, dont des officiers, ont vite fait de rejoindre le pays et les mouvements touareg, avec ‘'armes et bagages''. D'où cette facilité déconcertante avec laquelle ils avaient pu prendre le dessus sur l'armée malienne. Pour autant, cette déroute a immédiatement provoqué l'éclatement des forces dans la région, avec notamment l'alliance entre les groupes d'Aqmi, du Mujao et d'Ansar Edine, l'autre groupe rebelle touareg. Une mayonnaise tellement forte que les pays riverains, la Cédéao et l'Union africaine en sont venus à demander tout simplement une intervention militaire pour expurger la région des groupes terroristes et négocier avec la vraie rébellion, représentée par le MNLA, dont des émissaires ont été reçus dimanche par le médiateur de la Cédéao pour un plan de sortie de crise. Les choses restent cependant compliquées, et ce n'est pas une intervention militaire musclée contre la sédition du Nord qui va arranger les choses. Sur le plan diplomatique, des actions, certes, sont menées pour arriver très vite à une décantation de la situation, notamment chasser les groupes armés de la région nord du pays. Après les chefs d'Etat du Niger et de Guinée, l'Union africaine (UA) s'apprête à saisir l'ONU pour obtenir son appui à une intervention militaire. Des chefs d'Etat africains avaient appelé à la poursuite des négociations avec les mouvements armés «à l'exclusion des groupes terroristes», mais décidé d'une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU en vue d'une éventuelle intervention militaire. Bien sûr, la voie du dialogue est privilégiée notamment avec le MNLA, actuellement poussé au dialogue avec la Cédéao après ses démêlés avec l'autre groupe armé touareg Ansar Edine, qui contrôle les trois grandes villes du Nord avec l'appui des groupes terroristes d'Aqmi. Mais, au-delà de ces péripéties qui ne semblent pour le moment pas inquiéter ni affoler le semblant d'autorité à Bamako, il y a un jeu malsain qui est en train d'être déployé dans cette région, où l'uranium, un minerai assez rare et utilisé dans l'industrie nucléaire et de l'armement, serait un des enjeux d'une lutte feutrée entre puissances occidentales. 

Sinon, comment expliquer le brusque intérêt de la France à la sécurité du Niger avec ses mines exploitées par la française Areva, et le semblant de désintérêt par rapport à ce qui se passe au Mali. Il y a également le silence étonnant de Washington qui est même devenu inquiétant, alors que jeudi dernier à Istanbul, Hillary Clinton avait confirmé que son pays mènerait une guerre totale contre le terrorisme, là où il se trouve. Sauf que pour le Sahel, elle est restée muette. 

Faut-il en conclure que la gestion des risques et des menaces en Afrique reste toujours subordonnée aux zones d'influence que se partagent les anciennes puissances coloniales ? 

Mouvement national de libération de l’Azawad : Azawad ou la mort nous vaincrons - maliweb.net

Mouvement national de libération de l’Azawad : Azawad ou la mort nous vaincrons - maliweb.net
Le 7 juin 2012, le MNLA a mis en place un Conseil Transitoire de l’Etat de l’AZAWAD(CTEA) de 28 membres dont la composition est la suivante :

1. 1. Président :
Monsieur Bilal AG ACHERIF
1. 2. Vice-président :
Mahamadou DJERI MAIGA
1. 3. Secrétaire à la Présidence
Mahmoud AG AGHALI
1. 4. Chargé des relations Extérieures et de la Coopération Internationale
Monsieur Hama AG MAHMOUD
1. 5. Chargé de la Défense Nationale
Colonel Mohamed NAJIM
1. 6. Chargé de l’Administration du Territoire
Alla AG ELMEHDI
1. 7. Chargé de la Sécurité Intérieure
Colonel Hassane AG FAGAGA
1. 8. Chargé de l’Economie et des Finances,
Altanata AG EBALAGH
1. 9. Chargé de l’Information
Monsieur Mossa AG ASSARID
10. Chargé de la justice
Monsieur Saïd BEN BELLA
1. 11. Chargé du Commerce et des Transports
Bilal AG OUSMANE
12. Chargé de l’orientation et de la Prédication Islamique
Monsieur Abdallah AG ALBACKAYE
1. 13. Chargé des Mines, de l’Energie et de l’Eau
Monsieur Ahmed Mohamed AG GUIDI
14. Chargé de la Communication et des Nouvelles Technologies
Mohamed Lamine Ould AHMED
1. 15. Chargé des Azawadi de l’Extérieur, des Droits de l’Homme et de l’Action Humanitaire
Ibrahim AG MOHAMED ASSALECK
16. Chargé de la santé et des Affaires sociales
Monsieur Habitika AG ASSAMADO
1. 17. Chargé de l’Education
Monsieur Abdoulkarim AG MATAFA
1. 18. Chargé de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
Monsieur Ghabdi AG MOHAMED IBRAHIM
1. 19. Chargé de la Cohésion Sociale, du Règlement des conflits et de la Réhabilitation de l’Autorité Coutumière
Monsieur Mohamed Ousmane AG MOHAMEDOUNE
1. 20. Chargé de la Jeunesse et des Sports
Monsieur Mohamed Zeyni Aguissa MAIGA
1. 21. Chargé de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme
Monsieur Aroudeyni AG HAMATOU
1. 22. Chargé de l’Environnement
Monsieur Baye AG DICKNANE
1. 23. Charge de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille
Madame Nina Wallet INTALLOU
24. Chargé des Domaines de l’Etat, du Foncier et de l’Urbanisme
Monsieur Akli Iknane AG SOULEYMANE
25. Chargé Fonction Publique Emploi et formation professionnelle
Monsieur Abdoulaye SEYDOU DICKO
26. Porte Parole du Conseil
Hama AG SIDAHMED
27. Chargé des anciens combattants, des Martyrs et des Victimes de guerre
Youssouf AG ACHEICK
28. Chargé du Plan et de la Statistique
Assarid AG MOHAMED
Le CTEA est chargé de la mise en œuvre de la politique générale de l’Etat de l’AZAWAD en matière de développement, de la défense, de la sécurité, de la politique extérieure, de l’éducation, de la cohésion sociale et de la gestion du territoire.
Le CTEA est l’interlocuteur de l’Etat de l’AZAWAD tant au plan national qu’international. Il privilégie le dialogue et le développement des relations avec les Etats, institutions et organisations internationales.
Le CTEA reste ouvert à l’ensemble des composantes sociales et compétences de l’AZAWAD en vue de contribuer à la construction de l’Etat de l’AZAWAD.
Le Secrétaire Général
Bilal AG ACHERIF

Mali: l’opération de paix doit être approuvée par l’ONU (Moscou) - maliweb.net

Mali: l’opération de paix doit être approuvée par l’ONU (Moscou) - maliweb.net

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Crise politique : La Cedeao désavoue-t-elle la médiation burkinabé ? - maliweb.net

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Les rencontres successives, et elles ont été nombreuses sur le Mali, depuis la crise née de la rupture institutionnelle du 22 mars dernier n’ont  eu de cesse de féliciter et de rendre hommage à la médiation burkinabé et au premier chef, au Président du Faso. Et pourtant à chaque étape, les chefs d’Etat de la Cedeao ne se sont guère privés de rectifier,  de corriger et même d’ajourner purement et simplement certaines décisions prises en leur nom.
En effet, les premiers épisodes de la médiation  ont débouché sur la signature d’un Accord cadre le 6 avril entre la Junte CNRDRE et la médiation Cedeao conduite sur le terrain par le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Bassolé. Une des dispositions essentielle de celui ci était qu’au terme de l’intérim légal, soit quarante jours, du président de l’Assemblée Nationale, d’un commun accord, au terme d’une nouvelle concertation avec Bassolé et son adjuvant ivoirien l’ancien ministre Adama Bictogo,  les nouvelles règles devant présider la transition seraient établies.
Il n’en a rien été et le 26 avril, au sommet d’Abidjan, la Cedeao prenait à contre pied la médiation du Faso et décida à la fois du choix de la personne qui dirigera la transition et de la durée de celle-ci fixée à douze mois. Dioncounda Traoré reconduit de l’intérim à la transition, l’on a crié, au pays, à la trahison, le deal antérieur n’ayant pas été respecté. Qu’à cela ne tienne, un nouvel accord, même s’il a pris l’appellation de compte rendu de réunion, est trouvé entre la junte CNRDRE, la médiation burkinabé, le premier ministre Cheikh Modibo Diarra et le président Dioncounda. Il est signé par les parties prenantes et diffusé sur les ondes des médias nationaux et internationaux.
Il avait pour point d’orgue, concédé par la junte, de renoncer à perturber la transition contre une contre  partie : le vote d’une amnistie et l’octroi de privilèges pour le chef de la junte. Ce sont ces dernières dispositions qui viennent d’être remises en cause par les conclusions des réunions du 6 juin à Lomé (lire le communiqué ci-contre) où la Cedeao se réunissait en marge du sommet de l’Uemoa consacré au Mali. Le communiqué signé de Kadré Désiré Ouédrago, le président  de la commission de la Cedeao, indiquait en son point dix que les chefs d’Etat  de l’organisation sous-régionale ne reconnaissaient pas au président du CNRDRE ni qualité de chef d’Etat,  ni celui d’ancien chef d’Etat. Un camouflet pour le président Blaise ? Cela y ressemble. Alors que l’accord du 19- 20 mai leur laissait transparaitre quelques rôles à jouer, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine « exige la dissolution immédiate du Cnrdre », (lire le communiqué final de la réunion en page 5). Une autre « révisitation »  publique de la copie Blaise- Bassolé. Assurément, la communication et la concertation entre la médiation et son mandant supranational ont manqué.
A l’entame déjà de cette médiation finissante, des voix se sont élevées pour la critiquer estimant que le Niger de Mahamadou Issouffi était plus à même, pour des raisons évidentes de proximité vis-à-vis du dossier – par exemple, le Burkina n’a jamais connu  de rébellion touarègue – de la mener. Sans compter, toujours selon les mêmes observateurs, la « faute de goût » du président du Faso qui aurait pu éviter à la classe politique malienne le déplacement, somme toute affligeant, de Ouagadougou, le 15 avril 2012. Par sa hauteur, il aurait fallu venir les rencontrer chez eux ce qui les aurait grandis, malgré leur faiblesse momentanée du fait de la conjoncture qui prévalait. Le peuple du Mali lui aurait retourné de mille façons ce clin d’œil.
L’autre désaveu, on pourrait même dire  contestation de la médiation burkinabé, réside dans le fait qu’une partie non négligeable de la classe politique malienne et de l’opinion d’une façon générale reprochait aux autorités ouagalaises d’avoir composé un gouvernement, ou à tout le moins, de l’avoir inspiré en y plaçant des représentants qui leur font penser que le Mali était directement gouverné de chez ses voisins. En raison de la présence de membres influents de celui-ci directement rattachés à des chancelleries « étrangères ». A cela, il faut ajouter que la médiation,  malgré ce qu’il peut en dire, a laissé se former au contraire des dispositions  contenues dans l’Accord Cadre un gouvernement aux antipodes  d’un gouvernement d’union nationale.
S’il faut se garder de « jeter l’enfant avec l’eau du bain » car des avancées notables ont été engrangées,  force est de reconnaitre que la Médiation en tant qu’outil  de facilitation a eu ses ratés.

S.ElKounta

L’Algérie instrumentalise la question touareg à des fins hégémoniques - maliweb.net

L’Algérie instrumentalise la question touareg à des fins hégémoniques - maliweb.net

L’Algérie instrumentalise la question touareg à des fins hégémoniques

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Les douloureux évènements qui ont secoué le Mali, et qui se poursuivent malheureusement encore aujourd’hui, interpellent la communauté internationale et notamment les pays de la région sahélo-saharienne sur le rôle plus que suspect de l’Algérie dans son implication directe ou indirecte dans cette crise malienne et dans sa gestion de la lutte anti-anti-terroriste sur son territoire, particulièrement dans les confins sahariens frontaliers avec le Mali et le Niger.


L’Algérie, qui se considère, à tord d’ailleurs, comme la seule et unique puissance régionale incontournable pour régler par le dialogue la crise dans laquelle a sombré le Mali, avec un Sud sans institution stable et un Nord fragmenté par des groupes terroristes et mafieux, n’a jamais esquissé un plan de sortie de crise au Mali ou tenter de combattre efficacement le terrorisme, la criminalité transnationale et l’immigration clandestine dans sa zone sahélo-saharienne.
Une indifférence des autorités militaro-politiques et sécuritaires algériennes, si ce n’est quelques gesticulation stériles et sans intérêts, qui inquiète de plus en plus ses voisins, les pays de la région ainsi que la communauté internationale.
Cette indifférence, ou plutôt cette attitude irresponsable, s’explique notamment par le fait qu’il est de notoriété publique qu’une multitude de groupuscules du Nord Mali ont tissé des liens d’une grande proximité avec les algériens à travers des liens familiaux, mafieux, criminels, terroristes ou même économiques.
Elle est également la résultante qu’AQMI est un monstre créé par l’Algérie. Il ne faut pas occulter le fait que ce le groupe est constitué d’anciens membres du Groupe islamiste armée (GIA, créé après la confiscation de la victoire du Front Islamique du Salut aux élections législatives en 1992), d’anciens membres des forces armées et d’éléments des services algériens.
En effet, il de notoriété publique que les sécuritaires algériens ont infiltré AQMI et donc d’opèrent aujourd’hui un certain contrôle sur ce mouvement afin de répondre aux intérêts de certains cercles algériens qui sont multiples.
Parmi ses intérêts, il y a lieu de souligner celui de diriger les terroristes jihadistes hors de son territoire et de les orienter vers le Mali afin créer une zone grise au nord du Mali car c’est une région où il existe un trafic de drogue très important, dans lequel certains cercles très élevés maliens et algériens sont impliqués.
Autre intérêts de la mafia militaro-politico-économique algérienne, et non des moindres, celui des enjeux pétroliers.
Un contrôle total par l’Algérie sur les terroristes d’AQMI évoluant en toute liberté et quiétude sur son territoire et dans le Nord du Mali permettrait aux foreurs de l’entreprise algérienne SONATRACH, en créant un vide de contrôle du pouvoir malien, de faciliter leur déplacement en toute liberté dans cette zone sous souveraineté malienne.
En effet, l’annonce de la découverte du pétrole dans le septentrion malien, a attisé des appé !@#$%^&* certains au sein de la hiérarchie algérienne mais aussi suscité une hantise de voir ses voisins malien et nigérien s’affranchir de sa sphère d’influence en raison de leur richesses minières et de leur riche potentiel en ressources pétrolières et gazières.
Une richesse qui poserait la question du leadership, déjà fortement émoussé, de l’Algérie sur le continent africain mais aussi dans le monde arabo-islamique ainsi qu’auprès des organisations internationales.
La stratégie algérienne est toute simple :
1/ rester très passive, comme si Alger attendait de voir la suite des événements avant de se prononcer En cas d’obtention de l’indépendance de l’AZAWAD, l’Algérie pourra dire qu’elle n’a pas contré le MNLA. Pour l’Algérie, ce ne serait pas totalement négatif puisqu’elle pourrait éventuellement imposer son influence sur un Etat nouvellement indépendant, sous sa coupe et renfermant l’essentiel des richesses maliennes, que sur le Mali, pays avec qui les relations ne sont pas très bonnes.
2/ en cas d’échec, Alger pourra toujours prétendre qu’elle n’a jamais été non solidaire du mouvement, et offrir sa médiation, rôle qu’elle a déjà joué dans la rébellion de 1990.
Au final l’Algérie laisse la situation pourrir pour savoir sur qui elle pourra avoir le plus d’influence, afin de tirer le maximum d’opportunités le moment venu.
Il ressort donc de ce qui précède que l’Algérie tente par tous les moyens de « somaliser » la région sahélo-saharienne. Cette affirmation est confirmée par le fait que les autorités algériennes refusent de s’impliquer sérieusement dans l’éradication du terrorisme ou du sécessionnisme dans toute la zone.
Cette attitude irresponsable a été fermement soulignée dernièrement par le Ministre nigérien des Affaires Etrangères, Monsieur Mohamed Bazoum.
Ce dernier a rappelé qu’il devient urgent que les Algériens sortent de leur attitude de retrait et d’expectative, qu’ils doivent se réveiller face à la grave situation qui prévaut au Nord Mali.
Il a également souligné le CEMOC (Comité d’Etat-Major Opérationnel Unifié) était conçu pour faire face à de telles situations. Or, depuis que cela est arrivé au Mali, cette entité a été mise en hibernation par l’Algérie et qu’elle doit aujourd’hui justifier sa position de retrait et d’expectative qui porte gravement à la souveraineté des Etats et à la sécurité des populations de la région.
Pour le Ministre nigérien, il est également primordial que l’Algérie intègre le fait que seule l’option militaire est à même d’éradiquer définitivement la menace terroriste d’AQMI.
A ce sujet, le Maroc a été invité à s’impliquer dans la lutte anti-AQMI par le Niger et le Mali. Contrairement à l’Algérie, le Maroc demeure convaincu de la nécessité d’une démarche basée sur la coordination des actions pour faire face aux défis sécuritaires dans la région du Sahel.
La participation du Maroc à la lutte antiterroriste dans la région du Sahel se fait de plus en plus nécessaire.
Les Etats de cette région de l’Afrique, marquée par une forte présence d’AQMI, un ex-Groupe salafiste de prédication et de combat algérien, sont conscients de cette urgence. Ils affichent désormais publiquement leur adhésion à cette thèse malgré l’opposition manifeste de l’Algérie à la participation de son voisin de l’ouest dans ce combat D’ailleurs, la position du Royaume à propos de cette question est claire. Le Maroc demeure convaincu de la nécessité d’une démarche basée sur la conjugaison des efforts et la coordination des actions pour faire face aux défis sécuritaires régionaux.
J’ajouterai que le Maroc accueillera dès le 09 juin 2012 le prochain conseil exécutif des ministres des Affaires étrangères de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad) qui regroupe 28 pays d’Afrique.
Cette réunion a pour objectif d’insuffler une nouvelle dynamique à cette organisation et dont une de ses principales missions est la promotion de la paix et de la sécurité. Une paix mise à mal dans la région en ébullition et dont certaines parties comme le Mali sont déstabilisées avec le risque d’une contagion régionale et d’une «kurdistanisation» qui toucherait l’arc sahélo-saharien.
En conclusion Il est plus que jamais clair que le régime algérien s’obstine à vouloir cacher ce qui ce passe dans cette région du monde pour servir ses propres intérêts, alors que la lutte contre la nébuleuse terroriste au Sahel exige une coopération étroite entre l’ensemble des Etats de la région.
L’Algérie tient toujours, pour des raisons inavouables, à sa position intransigeante malgré les mutations profondes que connaît la région, notamment la vague de protestation qui secoue le monde arabe et la mort d’Oussama Ben Laden, leader emblématique d’Al Qaida, avec tout ce que cela pourrait impliquer comme risque de radicalisation des filiales régionales de cette organisation terroriste, notamment AQMI, dirigée par l’Algérien Abdelmalek Droukdel.
L’Algérie instrumentalise donc la question touareg, comme elle le fait pour celle du Sahara marocain, à des fins hégémoniques et de leadership sur le continent africain et arabo-musulman. Mais elle a oublié que la patience du Maroc, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, de la Tunisie, de la Libye, du Tchad, du Burkina Faso, du Sénégal, du Nigéria et d’autres pays a atteint ses limites.

Malijet - L'UEMOA appelle à restaurer l'intégrité territoriale du Mali et à respecter l'ordre constitutionnel en Guinée-Bissau

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Crise malienne : Le MNLA fait confiance à la médiation de la CEDEAO dirigée par Blaise COMPAORE - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso

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Nord-Mali : Force de l'argument ou argument de la force ? - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso

Nord-Mali : Force de l'argument ou argument de la force ? - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso

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10 juin 2012

» Perspectives géopolitiques des Touaregs

» Perspectives géopolitiques des Touaregs
Par Jean-Sylvestre Mongrenier*
L’offensive de printemps du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et de ses alliés, les islamistes d’Ansar Dine, a permis la conquête du Nord-Mali en quelques jours. Le 6 avril 2012, l’indépendance de l’Azawad était proclamée. Si les revendications des Touaregs s’inscrivent dans la longue durée, elles ne sauraient occulter les inquiétants problèmes géopolitiques de la région. Du point de vue des puissances occidentales, la priorité stratégique est la lutte contre le terrorisme et l’endiguement des logiques de chaos. De fait, le scénario d’une « afghanisation » du Sahara et d’une convergence des lignes dramaturgiques ne doit pas être négligé. Sur un plan plus général, la dislocation du Mali signifie la fin de l’ordre post-colonial en Afrique, alors même que les révoltes et séditions du Grand Moyen-Orient vont déjà en ce sens.
 « Ce qui sauve, c’est de faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence. » Antoine de Saint Saint-Exupéry, Terre des Hommes
Au printemps 2012, l’offensive du Mouvement national de libération de l’Azawad (le MNLA) et de ses alliés, les islamistes d’Ansar Dine, aura permis la conquête du Nord-Mali en quelques jours. Le 6 avril, le MNLA pouvait proclamer la constitution de « l’État indépendant de l’Azawad ». Cette nouvelle donne dans l’espace sahélo-saharien n’est certainement pas réductible aux effets pervers entraînés par la chute de Kadhafi et le retour au Mali de mercenaires touaregs, après le pillage des arsenaux libyens. La visée doit être plus large. De fait, la revendication d’indépendance des Touaregs, un peuple aux racines historiques anciennes, s’inscrit dans la longue durée. Pour autant, la légitimité que l’Histoire confère au mouvement touareg ne saurait occulter les inquiétantes problématiques géopolitiques qui bousculent les grilles de lecture d’antan : le romantisme des « sables chauds » n’est point de mise.
Des racines longues-vivantes
La question touarègue renvoie à celle des Berbères et au peuplement originel de l’Afrique du Nord dont le peuple touareg constitue une extension nomadisante dans l’espace sahélo-saharien. Du reste, les Berbères ont eux-mêmes de lointaines origines nomades. Ils sont en partie les descendants des Gétules de la proto-histoire – l’existence de ce peuple est évoquée par des textes égyptiens du XIVe siècle avant Jésus-Christ -, l’origine de ce groupement ethnique remontant au IIIe Millénaire. Issus des oasis sahariennes, les Gétules sont des cavaliers et pasteurs se déplaçant vers le nord au fur et à mesure de la désertification. Ils fournissent ensuite des mercenaires aux Carthaginois, et ce dès la première « guerre punique » (264-241 av. J.-C.), puis des auxiliaires à Rome lors de la « guerre de Jugurtha » (111-105 av. J.-C.), avant d’être sédentarisés. Les peuples berbères apparaissent aussi sous d’autres noms dans l’Antiquité – Hérodote mentionne dans son « Enquête» les Garamantes -, et ce sont les Romains qui les qualifient de « Barbares », un terme à l’origine de leur appellation générique. Les Berbères revendiquent aujourd’hui leur dénomination propre, celle d’Imazighen, le terme signifiant « Hommes libres ». Les Touaregs sont donc les descendants de peuples libyco-berbères se repliant depuis le nord de l’Afrique par vagues successives. La dernier mouvement d’ensemble est intervenu il y a un millier d’années, lors des ultimes phases de l’arabisation-islamisation du Maghreb. Ils forment de lâches confédérations de clans et sous-clans dans le Sahara et ses prolongements sahéliens, soit un immense espace entre les « Arabes » (très souvent des Berbères arabisés, en fait) au nord et les populations du Soudan (le « pays des Noirs ») au sud, les Maures à l’ouest et les Toubous à l’est. Ce peuple possède une langue, le tamasheq, ainsi qu’une écriture, le tifinagh. Les Touaregs sont à l’origine de Tombouctou, au nord-ouest de la grande boucle du fleuve Niger, une ville fondée au XIe siècle. Ce comptoir marchand et esclavagiste est alors le point de départ des caravanes qui relient l’Afrique noire au Maghreb et constitue donc une étape essentielle des routes médiévales de l’or. Sila vielle de Tombouctou est un temps incorporée dans l’empire Songhaï (une entité politique centrée sur Gao et des populations de langue nilo-saharienne), puis dans la sphère de domination de « pachas » marocains, elle repasse ensuite sous le contrôle des Touaregs jusqu’à ce que les Français, en 1893, ne s’en emparent.
Une question géopolitique en suspens
C’est depuis l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest que les troupes françaises progressent au Sahara, non sans rivalités de corps et d’ambitions entre la cavalerie d’une part, l’infanterie de marine d’autre part. Un certain temps, les Touaregs bloquent l’accès au Sahara central et la Mission Flatters, en 1881, est anéantie par les Touaregs de l’Ahaggar, dans la région de Tamanrasset. Entre 1898 et 1900, la Mission Foureau-Lamy parvient à réaliser la jonction entre le Tchad et l’Algérie mais c’est vers 1905 que les Touaregs reconnaissent, plus ou moins, la souveraineté française sur le Sahara. Encore les soulèvements sont-ils réguliers, et ce jusqu’au coeur de la Première Guerre mondiale (on se souvient de l’assassinat par un Touareg de Charles de Foucauld, en 1916, et du soulèvement de certaines tribus qui a suivi). Du moins l’imperium français sur ce vaste « territoireitinéraire » ne porte-t-il pas atteinte à leur mode de vie ancestral. La perspective de la décolonisation est autrement plus inquiétante. Aussi les chefs coutumiers touaregs de la boucle du Niger adressent-ils une « supplique » au Président français, le 30 septembre 1958, pour que leur spécificité ethno-culturelle soit prise en compte dans la géographie politique post-coloniale.Vainement.
De fait, la décolonisation est menée dans le cadre des frontières administratives héritées de l’Empire. Le processus transforme le Sahara et ses marges, espaces réticulés et fluides, en une aire morcelée entre les divers États post-coloniaux de la zone. Le peuplement touareg – entre deux et trois millions de personnes aujourd’hui –, est écartelé entre l’Algérie et la Libye au nord, le Mali, le Niger et le Burkina-Faso au sud. Les axes de transhumance sont coupés et les oppositions de type nomade-sédentaire sont aggravées par des tensions ethno-raciales au Sahel. Bien que les Touaregs se soient pour partie mêlés à leur environnement subsaharien, le clivage Noirs/Blancs et le fait esclavagiste sont très prégnants dans les représentations géopolitiques locales. Dès 1962, le nordest du Mali est en proie à un soulèvement qui s’étend au Niger. La répression est aggravée par la sécheresse des années 1970-1980 et le Sahara algérien voit grossir les camps de réfugiés, non sans inquiétudes à Alger. En 1991, le renversement de Moussa Traoré par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré et le passage à un régime civil laissent espérer l’autonomie du Nord-Mali. En dépit des accords de Tamanrasset, en 1991, le conflit s’amplifie. Un accord de paix est signé à Tombouctou, le 27 mars 1996, mais l’autonomie prévue reste lettre morte quant à l’essentiel. Le népotisme, la corruption et l’impuissance de Bamako ne permettent pas un tel saut. Élu président du Mali en 2002, réélu en 2007, Amadou Toumani Touré se désintéresse de la question et il ne s’engage guère plus dans la lutte contre l’islamisme6.
L’hypothèque islamiste
En 2006, malgré les accords d’Alger, l’insurrection reprend dans le nord du Mali et du Niger. Elle n’a cessé depuis sans que pourtant le bouleversement géopolitique de la zone ne soit réellement envisagé, dans toutes ses dimensions. Relancée en janvier 2011, la « guerre des sables » conduit le capitaine Amadou Sango et un groupe d’officiers subalternes, le 22 mars 2012, à se saisir du pouvoir à Bamako. Ce rebondissement accélère les événements au Nord-Mali. Le MNLA et Ansar Dine (les « Partisans de l’Islam ») se saisissent des cercles de Kidal, Gao et Tombouctou. Le 6 avril 2012, le MNLA proclame unilatéralement l’indépendance de l’Azawad (le « Pays des pâturages »), un territoire de plus de 600 000 km². La perspective d’un État touareg, institué et reconnu, menace aussi bien l’Algérie, la Mauritanie et la Libye que les États des régions soudanaises. Appréhendée dans la longue durée, l’aire de peuplement touareg inclut différentes parties des territoires étatiques en question. Quand bien même la question de l’indépendance ne serait pas aussi pressante en Algérie ou dans le nord du Niger, ne négligeons pas les enchaînements de causes et de conséquences qui, bien souvent, mènent au-delà des anticipations initiales.
Plus largement, la percée de forces islamo-touarègues et les connexions d’Ansar Dine avec Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) inquiètent les puissances occidentales qui redoutent l’extension dufront djihadiste régional11. Aiguillés par l’Ivoirien Alassane Ouattara, les gouvernements de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont fait pression sur les militaires maliens pour qu’ils acceptent une « feuille de route », le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, assurant l’intérim d’ici la prochaine élection présidentielle12. Reste que l’appareil d’État malien est miné par la corruption et son armée ne semble pas en mesure de se battre pour récupérer les territoires du nord. Quant à l’intervention militaire de la CDEAO, elle demeure hypothétique. Selon certaines analyses, une éventuelle rupture entre le MNLA et Ansar Dine ouvrirait la voie à une alliance avec l’indépendantisme touareg contre les diverses formes d’islamisme dans la zone sahélo-saharienne. A rebours de ce scénario, les deux mouvements rivaux ont annoncé, le 26 mai 2012, leur autodissolution et la création d’un « Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad ». Les informations sont contradictoires mais AQMI pourrait être partie prenante de ce rapprochement.
La « somalisation » du Sahara
Du point de vue des puissances occidentales, la priorité stratégique régionale est la lutte contre le terrorisme et l’endiguement des logiques de chaos. Dans l’establishment militaire français, d’aucuns expliquaient ces derniers mois, mezzo voce, qu’il fallait se retirer d’Afghanistan au plus vite pour pouvoir redéployer ses efforts sur le flanc sud de l’Europe. Au vrai, on ne sait si cette évaluation géopolitique a commandé la décision du nouveau président, les raisons mises en avant relevant plus du nihilisme pratique et du « chacun pour soi », tempérés par les réalités géopolitiques et logistiques du territoire afghan, que d’une grande politique d’auto-affirmation et de répartition des théâtres d’engagement entre les principales puissances occidentales. Il est pourtant évident que le scénario d’une « somalisation », voire d’une « afghanisation » du Sahara, et celui d’une convergence des lignes dramaturgiques – depuis la Mauritanie et les côtes atlantiques jusqu’à la mer Rouge et à la Corne de l’Afrique – ne doivent pas être négligés. Sur un plan plus général, la dislocation du Mali pourrait anticiper la fin de l’ordre post-colonial et la remise en cause des découpages frontaliers en Afrique, alors même que les révoltes et séditions du monde arabe jouent déjà en ce sens dans le Grand Moyen-Orient. Une certitude donc : ces diverses régions ne peuvent plus être abordées à travers la thématique d’un « pré-carré » que nul ne reconnaît à la France. Autre certitude : l’invocation du multilatéralisme onusien, en guise de politique étrangère, ne suffira pas à la tâche.
L’implosion du Mali
Le coup de force militaire à Bamako et la perte totale de contrôle du Nord-Mali, proclamé indépendant par le Mouvement national de libération de l’Azawad (le MNLA), ne sont pas des épiphénomènes de l’histoire africaine post-coloniale. Le Mali implose et si la CEDEAO (Communauté des États d’Afrique de l’Ouest) est à la manoeuvre afin de contenir l’onde de choc, il sera difficile de redresser la situation. Ce sont des forces profondes qui travaillent ces espaces comme l’ensemble de la région. Parfois présenté par des éditorialistes hâtifs comme un petit État enclavé, le Mali, dans ses frontières reconnues, correspond à un vaste ensemble géopolitique. Son territoire, disloqué de fait, s’étend sur 1 240 000 km² pour environ 15 000 000 d’habitants d’ethnies très diverses. Le Mali est en situation d’interface entre le Sahara et les régions soudano-guinéennes et ce territoire était autrefois le débouché des grandes routes transsahariennes par lesquelles transitait l’or du Soudan en contrepartie des produits du Bassin méditerranéen, marchands arabes et berbères contrôlant ce commerce. Ainsi l’actuel Mali se veut-il l’héritier de puissantes formations politiques du passé (« empires » du Ghana et du Songhaï). Dès le XIe siècle, ces espaces comme l’ensemble du « blad as-sudan » (le « pays des Noirs ») sont pénétrés par la religion islamique. Les régions soudanaises sont conquises par les Français à la fin du XIXe siècle et regroupées dans la colonie du Haut-Sénégal-Niger (1904), l’une des composantes de l’AOF (Afrique Occidentale Française). Le territoire de la Haute-Volta (actuel Burkina-Faso) est ensuite ôté de cette colonie qui devient le Soudan français (1920). Lors de la décolonisation, en 1960, le Soudan français et le Sénégal sont un bref temps associés au sein d’une « Fédération du Mali » qui se révèle illusoire.
L’ancien Soudan français devient alors la République du Mali. Ce nouvel État est traversé par un important clivage géographique nord/sud, tant sur plan physique qu’humain. Quand le Sud soudano-guinéen, peuplé de Noirs sédentaires, abrite la très grande majorité de la population, des pasteurs berbères, Touaregs et Maures, parcourent les immensités du Nord saharien. La question touarègue et les impasses du socialisme qui prévaut à l’indépendance, sur fond de sous-développement, sont les ressorts de l’histoire et de la géopolitique du Mali actuel. Alors qu’à Bamako sévit le régime dictatorial de Moussa Traoré, de 1968 à 1991, le Nord-Mali connaît plusieurs insurrections touarègues. En 1991, le renversement de Moussa Traoré par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré et le passage à un régime civil laissent espérer l’autonomie du Nord-Mali. Le népotisme, la corruption et l’impuissance de Bamako ne le permettent pas. Élu président en 2002 et réélu en 2007, Amadou Toumani Touré se désintéresse de la question touarègue. Relancée en 2011, la « guerre des sables » au nord conduit un groupe de militaires maliens – le capitaine Amadou Sango et des officiers subalternes -, le 22 mars 2012, à mener un coup d’Etat. Ce rebondissement accélère les événements au Nord-Mali. Le MNLA et Ansar Dine (les « Partisans de l’Islam ») se saisissent des cercles de Kidal, Gao et Tombouctou. Le 6 avril 2012, le MNLA proclame l’indépendance de l’Azawad (le « Pays des pâturages »), un territoire de plus de 600 000 km².
Aiguillés par Alassane Ouattara, le président ivoirien, les gouvernements de la CEDEAO font pression sur les militaires pour qu’ils acceptent une « feuille de route », le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, assurant l’intérim d’ici la prochaine élection présidentielle. Reste que l’appareil d’État malien est miné par la corruption et son armée n’est guère en mesure de se battre pour récupérer les territoires du nord. Quant à l’intervention militaire de la CDEAO, elle est des plus incertaines d’autant plus que cette organisation est aussi aux prises avec les effets du coup d’État intervenu entretemps en Guinée-Bissau.
Le Sud algérien et l’« Etat touareg »
 L’indépendance effective de l’Azawad aurait d’importantes retombées pour l’Algérie dont la souveraineté s’étend sur toute la partie nord du Sahara. Aussi la réaction d’Alger consiste-t-elle en un mélange de circonspection, de prétention au rôle d’ « honnête courtier » et de durcissement des frontières.
Il doit être rappelé que le Sahara algérien est une création française, le pouvoir de la régence d’Alger, à l’époque ottomane, ne s’étendant guère en profondeur et moins encore à ces latitudes. C’est pourquoi le sort du Sahara aura été l’un des « points durs » de la négociation entre De Gaulle et le FLN, les gisements d’hydrocarbures et le polygone nucléaire de Reggane rehaussant de surcroît la valeur stratégique et géopolitique de ces immensités. En 1961, Paris finit pourtant par admettre l’inclusion du Sahara dans le futur État algérien indépendant. De ce fait, Alger est partie prenante des conflits géopolitiques sahélo-sahariens. Ces espaces ont d’abord été le champ d’expansion des ambitions algériennes, d’où le conflit avec le Maroc sur le Sahara occidental ainsi que l’opposition au projet d’« États-Unis du Sahara » promu par la Libye de Kadhafi. Au fil du temps, le Sahara est devenu une zone de risques et de menaces pour la sécurité algérienne. Chassés des régions littorales nord-africaines, les islamistes algériens y ont trouvé refuge pour fonder Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Afin de lutter contre l’insécurité, le Centre d’état-major commun opérationnel conjoint (CEMOC) est mis en place à Tamanrasset. Il associe l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger.
Avec la formation d’un État touareg, la problématique d’ensemble prend une autre dimension. Sur le plan historique et ethnographique, l’espace touareg dépasse en effet le Nord-Mali pour englober -  outre le Fezzan (Libye), le Niger du Nord et une partie du Burkina-Faso -, le sud du Sahara algérien. Ainsi Tamanrasset et le massif du Hoggar relèvent-ils de l’Azawad. Depuis les années 1970, le poids démographique des Touaregs y est renforcé par l’arrivée de populations ayant fui les sécheresses du Sahel malien (l’Algérie compterait une population de quelque 20 000 Touaregs). Significativement, Iyad ag Ghali, chef du groupe islamo-touareg Ansar Dine, a grandi à Tamanrasset. Si le MNLA limite ses revendications au Nord-Mali, la dynamique touarègue pourrait donc déborder sur le Hoggar. D’ores et déjà, l’enlèvement par un groupe islamiste de diplomates algériens en poste à Gao met en évidence le fait qu’Alger ne saurait s’abstraire de la situation générale.
D’une part, la diplomatie algérienne, tout en rappelant l’intangibilité des frontières du Mali, se pose en intercesseur entre Bamako et le MNLA. D’autre part, les effectifs policiers et militaires à Tamanrasset montent en puissance et les frontières-sud de l’Algérie sont verrouillées. Pourtant, les idées et les flux qui parcourent les immensités sahariennes se jouent des frontières. Alger ne pourra donc se détourner de son hinterland africain où les menaces sont grandissantes. Il semble d’ailleurs qu’une diplomatie secrète et tortueuse soit à l’oeuvre dans les développements de la situation au Nord-Mali.
*Jean-Sylvestre Mongrenier est docteur en géopolitique, il est professeur agrégé d’histoire-géographie et chercheur à l’Institut Français de Géopolitique est chercheur associé à l’Institut Thomas More.
Cet article est publié en accord avec l’Institut Thomas More