ⵜⴰⵎⴰⵣⵉⵖⵜ

ⴰⵉⵜⵎⴰ ⴰⵍⵃⴰⵙⴰⵏ ⵜⵉⴼⵉⵏⴰⵖ ⵜⵓⵎⴰⵙⵜ ⴰⴽⴰⵍ

BIENVENUE AU SAHARA, AIRE DE LIBERTE

"Le désert est beau, ne ment pas, il est propre." Théodore MONOD.



20 juil. 2007

LE BLUES DU DESERT

Tinariwen Amassakoul Emma Production / Triban Union, dist. Universal
Pendant des siècles, l’immense désert du Sahara fut le réceptacle des paroles d’une poésie mordante comme la brûlure du soleil, hardie comme la piqûre glacée des étoiles. Offertes à l’immense ondulation des dunes, les phrases en tamasheq faisaient le tour des campements avec les caravanes et la migration du bétail. Ce trésor oral demeurait l’apanage du circuit des “imajeghen” (hommes libres). Depuis que les frontières nationales ont tranché cet espace, les armes ont déchiré les corps des rebelles, pendant que le désert pétrifiait les nomades à la frange de cités hostiles. En s’écoulant des plaies ouvertes entre les hommes, la poésie des tamasheq s’est revêtue de nouveaux sons qui l’entraînent aujourd’hui au-delà du désert. Le son des jeunes grandis au son des armes qui ont lâché la gâchette pour l’ampli de guitare. Tinariwen est l’emblème de cette génération. Établi dans la région de Kidal, c’est l’un des premiers groupes de musique moderne qui se soit constitué en tant que tel parmi les nomades. Apparentée au blues malien d’un Ali Farka Touré pour l’accompagnement, sa musique possède l’endurance et la fierté des hommes bleus. Zébrée de couleurs électriques, papillon échappé de sa chrysalide, elle exprime tour à tour l’exaltation de la danse cosmique et l’infinie désolation du cœur. Un magnifique album, dont les chansons aident à progresser le front haut, le regard droit face à l’adversité. François Bensignor [11/05/2004]

Aucun commentaire: