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BIENVENUE AU SAHARA, AIRE DE LIBERTE

"Le désert est beau, ne ment pas, il est propre." Théodore MONOD.



9 juil. 2007

La transhumance
La transhumance est un déplacement saisonnier des troupeaux entre deux zones de pâturages complémentaires, parfois très éloignés l'un de l'autre. Elle doit être distinguée de l'estivage ou déplacement d'été vers les prairies d'altitude, en ce sens qu'elle associe deux types de pâturages et non pas seulement deux étages de montagnes. La transhumance se distingue également du nomadisme par le fait que seuls les bergers accompagnent les troupeaux.
Directe ou inverse Particulièrement développée dans les zones méditerranéennes ou montagneuses, la transhumance se fonde généralement sur l'utilisation complémentaire des pâturages de plaine et des pâturages d'altitude. Elle peut se faire dans deux directions: de la plaine vers la montagne lorsque les troupeaux quittent, au début de l'été, les plaines desséchées pour la montagne: c'est la transhumance directe ou ascendante; de la montagne vers la plaine lorsqu'en hiver les troupeaux abandonnent les alpages enneigés pour les prairies de la plaine: c'est la transhumance inverse ou descendante. La transhumance perpétue les anciennes pratiques communautaires: tout le cheptel d'un village est rassemblé sous la direction d'un ou de plusieurs bergers pour être conduit par des sentiers particuliers, les drailles, vers les terrains de parcours.
Dans les zones steppiques et en bordure des déserts, la transhumance demeure encore vivace entre zones inégalement arrosées selon les saisons; elle se substitue au nomadisme lorsque la sédentarisation des anciens nomades fixe la majorité de la population, qui s'adonne dès lors à d'autres tâches (agriculture dans les oasis). La transhumance existe également dans les steppes de l'Asie centrale; en Amérique entre les montagnes Rocheuses et les bassins intérieurs de la chaîne; en Australie, où l'élevage extensif des ovins et des bovins repose sur le fencing (division des pâturages par des clôtures légères) mais n'exclut pas la transhumance en cas de sécheresse exceptionnelle.
Une activité en déclin La transhumance est aujourdhui en déclin par suite de la transformation des paysages ruraux: mise en valeur agricole des anciennes zones de parcours grâce à l'irrigation et à l'implantation de nouvelles cultures; développement de l'élevage à l'étable grâce aux productions fourragères. De même, la transhumance décroît par suite des mutations économiques: production de textiles nouveaux qui ont réduit les besoins en laine; apparition du tourisme et de l'urbanisation de villégiature dans les montagnes; parcage des animaux qui dégradaient au passage les forêts et concouraient au déboisement des pentes. Les longues marches des troupeaux sont d'ailleurs souvent remplacées par des transports en camion ou en train; seuls subsistent les déplacements sur de courtes distances: les pâturages du Jura français accueillent ainsi les troupeaux de vaches venus de Suisse.
La transhumance fut particulièrement importante en Espagne, où l'association de la Mesta, fondée au XIIIe siècle, regroupait les éleveurs de moutons merinos et bénéficiait de la protection de l'État. La transhumance directe a pratiquement disparu du versant français des Pyrénées; la transhumance inverse reste encore une obligation. Dans les Alpes, les terrains de parcours ont été réduits; même dans les pays neufs, la transhumance a presque disparu; ainsi, les estancias d'Argentine ont été clôturées; seule, semble-t-il, doit subsister en milieu montagnard la transhumance inverse.
Le semi‑nomadisme Les transhumances des bergers du sud de la France, du Maghreb, de Sardaigne ou de Grèce offrent un exemple de semi‑nomadisme. Il s'agit souvent d'un état transitoire antérieur à la sédentarisation complète et à l'adoption d'un genre de vie attesté par l'abandon de l'habitat mobile. Le semi‑nomadisme était dû aux conditions météorologiques qui réduisaient souvent l'étendue des pâturages du désert; il s'explique beaucoup plus aujourd’hui par l'évolution des conditions économiques, défavorables à la vie nomade: les semi‑nomades vivent en bordure des déserts; ils trouvent des ressources d'appoint dans les oasis dont ils sont eux-mêmes cultivateurs suivant les périodes de l'année, et ils pratiquent l'élevage transhumant qui implique un déplacement régulier des animaux. Les Regueibat de Mauritanie, dont l'agriculture demeure occasionnelle, sont des nomades, mais les Mkadmas, Chaamba de la région de Ouargla (Sahara), sont des semi‑nomades.

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