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18 juil. 2007

Sahel : lutte anti-terroriste américaine
Dans le cadre de leur lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis ont élargi leur champ de lutte anti-terroriste avec la creation d’un commandement militaire special pour l’Afrique.
Analyse avec Jean-Francois Daguzan, Professeur associé à l'Université de Paris II et maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique.
- Dans quel cadre s’inscrit la présence américaine dans le Sahel ?
C’est la concrétisation d’une préoccupation américaine qui se fait jour après les événements du 11 septembre 2001. Les Etats-Unis considèrent que, parmi les zones grises susceptibles d’abriter les activités d’Al-Qaeda, figure l’Afrique sahélienne, réceptacle privilégie, au même titre que de l’Asie du Sud-est ou la Somalie, si l’on parle de la Corne de l’Afrique. A partir de cette constatation, les Etats-Unis ont décidé d’investir d’abord financièrement puis militairement en finançant la formation de forces spéciales, de groupes d’intervention dans un certain nombre de pays du Sahel, au premier chef la Mauritanie mais également le Niger, le Mali et dans une coopération étroite avec l’Algérie. L’objectif est de quadriller cet espace saharien afin d’empêcher l’émergence de groupes islamistes ou de groupes qui abriteraient des djihadistes venant d’autres pays.
- Concrètement, quelle est l’origine de cette initiative ?
Au départ, cette initiative s’appelait la PSI, la « Pan Sahel Initiative », et on peut dire qu’elle s’est cristallisée par la création, il y a quelques mois, d’un commandement spécifique pour l’Afrique, au même titre que celui pour l’Asie centrale et du Moyen-Orient, ou les autres grands commandements militaires américains.
- Les craintes américaines sont-elles justifiées ? Y a-t-il un vrai risque de contagion « al-quaidiste » dans le Sahel africain ?
Oui, il y a des raisons de s’inquiéter mais la question est de connaître l’ampleur de la menace. Le GSPC a sévi dans cette zone, on se rappelle de l’enlèvement de touristes allemands il y quelques années et de l’arrestation du chef du GSPC de l’époque, Abderazak El Para. Donc il y a effectivement des mouvements islamistes qui existent : est-ce qu’ils méritent un déploiement de forces pareil ? C’est la question qu’il faudrait poser… Ou alors est-ce qu’il n’y a pas le risque finalement que la fonction crée l’organe et que le fait de se focaliser ainsi sur l’Afrique sahélienne ne va pas créer un nouveau champ de bataille où les djihadistes iront affronter les Etats-Unis et leurs alliés ? C’est un peu à double tranchant. Disons qu’il y a une part de réalité dans cette affaire qu’il ne faudrait pas quand même pas surévaluer. Il ne faudrait pas non plus confondre avec les groupes autonomistes ou indépendantistes Touaregs qui eux luttent contre certains des pouvoirs en place.
- Est-ce qu’il est possible de quantifier cette présence américaine ? Et de quelle forme est-elle : ce sont des instructeurs militaires qui sont sur place ? Des soldats ?
Il y a surtout des conseillers, de plus en plus nombreux. Mais cela prend également la forme d’un financement des armées et de la fourniture de matériel, notamment en matière de surveillance des frontières ou des moyens de poursuites dans le désert.
- Vous voulez dire que les armées mauritanienne, malienne et nigérienne ont été dotées de moyens américains ?
Alors surtout en Mauritanie, c’est une montée en puissance. Au Niger, cela commence. L’objectif est d’arriver finalement à essayer d’harmoniser tout ca avec, le cas échéant, une coopération libyenne, car il ne faut pas oublier que la Lybie s’est rapprochée des Etats-Unis.
Propos recueillis par Rinaldo Depagne BBC Afrique

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